Économie

La BAD valide une Stratégie pays 2025-2030 : Les deux axes du renouveau économique de l’Algérie

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a validé sa nouvelle Stratégie pays 2025-2030 pour l’Algérie, un plan d’action ambitieux destiné à accompagner la transition du pays vers une économie diversifiée et moins dépendante des hydrocarbures. Centré sur les infrastructures stratégiques et l’agro-industrie, ce partenariat renforcé intervient à un moment charnière où Alger accélère ses réformes structurelles pour transformer son modèle économique. L’approbation de ce cadre stratégique marque un tournant dans les relations entre l’institution panafricaine et l’Algérie. Loin d’un simple catalogue d’intentions, la Stratégie pays 2025-2030 dessine une feuille de route opérationnelle articulée autour de deux piliers complémentaires. Le premier axe cible le développement d’infrastructures modernes pour stimuler l’économie et renforcer l’intégration régionale du pays, positionnant l’Algérie comme un hub continental entre l’Afrique subsaharienne, le Maghreb et l’Europe. Le second pilier vise à accélérer la transformation structurelle de l’économie à travers la mise en œuvre de réformes économiques ambitieuses et la création de chaînes de valeur agro-industrielles compétitives, secteur considéré comme un levier majeur de diversification. Mohamed El Azizi, directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord, a souligné la portée stratégique de cette collaboration. « Cette stratégie illustre notre engagement à accompagner l’Algérie dans sa transition vers une économie diversifiée et résiliente. Elle met l’accent sur le développement d’infrastructures pour renforcer l’intégration régionale, la compétitivité et la création d’emplois de forte valeur ajoutée », a-t-il déclaré, insistant sur la dimension transformatrice du partenariat. Cette approche pragmatique traduit une lecture fine des défis algériens, où la dépendance persistante aux revenus pétroliers et gaziers freine les ambitions de développement durable et d’émergence économique. La stratégie se distingue par son caractère sélectif et ciblé. Les interventions de la Banque se concentreront sur quatre secteurs névralgiques : transports, énergie, agro-industrie et gouvernance économique. Cette focalisation répond à une logique d’efficacité maximale, en mobilisant les avantages comparatifs de l’institution tout en alignant ses actions sur les priorités nationales définies par les autorités algériennes. Le secteur des transports bénéficiera d’une attention particulière, avec le soutien à des infrastructures majeures comme les liaisons ferroviaires et routières structurantes qui doivent irriguer le territoire et faciliter les échanges avec les pays voisins. L’énergie, notamment les filières renouvelables, constitue un autre axe prioritaire dans un pays qui ambitionne de devenir un acteur majeur de la transition énergétique en Méditerranée.

Le document stratégique s’appuie sur une décennie de coopération fructueuse qui a permis des avancées notables dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de la gouvernance économique. Capitalisant sur ces acquis, la nouvelle feuille de route adopte une vision prospective en intégrant les projets transformateurs portés par l’Algérie, notamment les grands chantiers d’infrastructure qui redessinent la géographie économique du pays. Elle prend également en compte des enjeux transversaux cruciaux tels que l’employabilité des jeunes, défi majeur dans un pays où près de 30% de la population a moins de 15 ans, l’adaptation au changement climatique qui menace déjà les ressources hydriques et agricoles, ainsi que la réduction des disparités de genre dans l’accès à l’emploi et à l’entrepreneuriat.

L’originalité de cette Stratégie pays 2025-2030 réside dans son architecture financière innovante. La Banque compte engager un dialogue pour constituer un portefeuille d’investissements ambitieux combinant financements souverains classiques, partenariats public-privé dynamiques et assistances techniques ciblées, conformément aux priorités nationales. Cette ingénierie financière diversifiée vise à maximiser l’impact sur la croissance tout en mobilisant des ressources additionnelles du secteur privé, encore insuffisamment impliqué dans le financement de l’économie productive. L’objectif final demeure la diversification en profondeur de l’économie algérienne, encore largement tributaire des hydrocarbures qui représentent plus de 90% des recettes d’exportation. 

Amar Malki

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