Culture

Timimoun : Le Festival international du couscous célèbre la diversité du patrimoine culinaire national

La huitième édition du Festival international du couscous, qui se tient du 11 au 14 décembre à Timimoun sous le thème « Plat de rencontre, mémoire et créativité », s’impose comme un véritable carrefour des savoirs culinaires, réunissant chefs, artisans et chercheurs venus de dix pays pour célébrer ce patrimoine gastronomique inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce samedi, participants et visiteurs ont unanimement salué l’importance de cette manifestation culturelle qui va bien au-delà d’un simple événement gastronomique. Organisé sous la tutelle des ministères du Tourisme et de l’Artisanat ainsi que de la Culture et des Arts, ce festival constitue une plateforme d’échanges et de transmission des savoir-faire entre professionnels de différentes cultures, tout en mettant en lumière la richesse et la diversité du patrimoine culinaire algérien. Ismahane Bendaïkha, artisane et cuisinière spécialisée dans la gastronomie traditionnelle originaire de Tissemsilt, a souligné à l’APS la dimension humaine et professionnelle de cet événement. « Ce festival représente une opportunité précieuse de rencontre et d’échange d’expériences entre cuisiniers venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays », a-t-elle déclaré, insistant sur « la richesse du patrimoine gastronomique algérien, notamment en ce qui concerne le couscous qui reflète la diversité de la cuisine algérienne ». La participante présente plusieurs variantes de ce plat emblématique, parmi lesquelles le « couscous au thym et au fenouil » et le « couscous matmour », préparés selon des méthodes ancestrales qui garantissent leurs qualités nutritionnelles et leur authenticité. Venue de Cherchell dans la wilaya de Tipaza, Hadjila Ouali a choisi de mettre à l’honneur une recette tombée dans l’oubli : le « couscous aux caroubes ». « C’est un plat traditionnel de notre région qui était autrefois servi avec du lait fermenté, mais qui est malheureusement devenu méconnu aujourd’hui », explique-t-elle. Sa participation vise à redonner vie à cette spécialité ainsi qu’à d’autres recettes traditionnelles qui ont fait la renommée de Cherchell, participant ainsi à la préservation d’un patrimoine culinaire en voie de disparition.

La dimension saharienne du couscous est également représentée à travers la participation de Bouchra Âdhamo, originaire de Touggourt, qui présente une variante désertique localement appelée « couscous El-Bendrak». Cette préparation se distingue par l’utilisation de la pourpier, une plante locale finement hachée et mélangée à des légumes et de la viande. « C’est un plat sain qui jouit d’une grande popularité dans la région », affirme-t-elle, témoignant de l’adaptation du couscous aux ressources et traditions locales de chaque terroir algérien.

La participation internationale confère à ce festival une dimension universelle qui enrichit les échanges culturels. Hussein Abdel Kadhim, chef de la délégation irakienne, a exprimé sa grande satisfaction de participer à cette manifestation. « Je suis impressionné par la grande diversité des plats patrimoniaux, notamment le couscous algérien réputé pour ses saveurs authentiques et sa méthode de préparation traditionnelle qui reflète la profondeur de la culture algérienne et ses valeurs ancestrales comme la générosité et l’hospitalité », a-t-il déclaré, établissant un pont entre les traditions culinaires du monde arabe.

Le chef camerounais Axel Mbitcha Tiezan a également salué l’organisation de cet événement. « Ce festival offre une image magnifique du couscous, ce merveilleux plat patrimonial, et met en valeur le rôle des femmes locales dans sa préparation, ainsi que les belles valeurs qu’il incarne comme la coopération et l’amitié, particulièrement avec la présence de cuisiniers venus de différentes wilayas d’Algérie et de nombreux pays », a-t-il souligné, reconnaissant la dimension sociale et collective qui entoure la préparation de ce plat emblématique. Pour sa part, le chef libanais Haïdar Khalil Daïkh a mis l’accent sur la dimension professionnelle de ces rendez-vous gastronomiques. « De tels festivals constituent une opportunité importante de rencontre et d’échange d’expériences entre professionnels de la cuisine issus de différentes cultures », a-t-il affirmé, rappelant que la gastronomie transcende les frontières et favorise le dialogue interculturel.

Organisée depuis 2018 par la Fondation « Chohra Prod », cette huitième édition accueille des chefs, chercheurs et experts venus de dix pays, avec le Sahara occidental comme invité d’honneur. Au-delà de la simple célébration culinaire, cette manifestation poursuit des objectifs ambitieux en matière de sauvegarde patrimoniale et de diplomatie culturelle. Elle vise à valoriser les pratiques liées à la préparation du couscous, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2020, et à renforcer les relations culturelles entre l’Algérie et les nations du monde entier.

Ce festival témoigne de la vitalité d’une tradition culinaire qui, loin d’être figée dans le passé, continue d’évoluer et de s’enrichir au contact des différentes cultures, tout en préservant son essence et ses techniques ancestrales transmises de génération en génération.

M.S.

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