Batna célèbre le cinéma de la Révolution : Une mémoire en images
Le rideau est tombé samedi après-midi à la maison de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa de Batna sur un événement inédit dans le paysage culturel algérien. La première édition des journées nationales du cinéma de la révolution et de la mémoire, placée sous le slogan évocateur « Des Aurès, le premier coup, le premier plan », a réuni du 11 au 13 décembre une assistance nombreuse et passionnée, composée de cinéastes, comédiens, scénaristes et amateurs du septième art. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 65ème anniversaire des manifestations historiques du 11 décembre 1960, une date qui résonne encore aujourd’hui comme un tournant dans la lutte pour l’indépendance. En choisissant Batna, terre emblématique des Aurès où la révolution a trouvé ses premiers échos cinématographiques, les organisateurs ont souhaité ancrer cet événement dans sa géographie symbolique. C’est dans cette région que le cinéma algérien a capté ses premières images de résistance, faisant du film révolutionnaire non seulement un témoignage, mais aussi un acteur de l’histoire nationale. Tout au long de ces trois jours, la maison de la culture, en coordination avec la direction de wilaya de la culture et des arts, a déployé un programme riche et varié. L’exposition d’affiches de films et de matériel de tournage, ancien et moderne, a suscité un vif engouement auprès du public, offrant un voyage visuel à travers l’évolution technique et esthétique du cinéma algérien. Les projections organisées à la cinémathèque Aurès du centre-ville ont permis aux spectateurs de redécouvrir ou de découvrir des œuvres marquantes du patrimoine cinématographique national.
Au-delà de la programmation, ces journées ont également été l’occasion de transmettre un savoir-faire. Deux ateliers de formation ont réuni des artistes amateurs autour de thématiques essentielles : la mise en scène cinématographique et l’art du comédien. Cette dimension pédagogique témoigne de la volonté d’inscrire l’événement dans la durée, en formant une nouvelle génération de créateurs sensibles à l’histoire nationale.
La cérémonie de clôture a rendu hommage aux figures du cinéma algérien, saluant le parcours des réalisateurs Ali Aïssaoui et Chaouki Bouzid, ainsi que celui de l’actrice Malika Belbey. Les participants aux ateliers ont également été mis à l’honneur, recevant la reconnaissance d’un public acquis à leur démarche artistique. La soirée s’est achevée en musique avec les prestations des troupes Nostalgia d’Ain Beida et Izlane de Batna, qui ont offert un répertoire mêlant patrimoine et création contemporaine.
Pour Amira Delliou, directrice de la culture et des arts de la wilaya, l’objectif de cette première édition était clair : « créer un espace aux professionnels du septième art et encourager les jeunes cinéastes de sorte à servir le cinéma algérien, notamment celui dédié à la révolution de libération nationale ». Une ambition qui répond à un enjeu majeur souligné tout au long de l’événement : le cinéma révolutionnaire joue un rôle efficace dans la préservation du legs historique, sa transmission aux générations montantes et son rapprochement du spectateur contemporain.
M.S.

