Ghaza : L’agression sioniste s’intensifie
Les infrastructures médicales au bord de l’effondrement alors que le bilan dépasse les 70.000 martyrs.
L’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza se poursuit avec une intensité alarmante, maintenant l’enclave palestinienne dans une spirale de destruction et de souffrance humaine sans précédent. Les forces d’occupation ont lancé une nouvelle série de frappes aériennes contre la ville de Rafah, située au sud de la bande, accompagnées de tirs nourris de véhicules militaires déployés dans le secteur nord, créant un climat de terreur parmi la population civile. Simultanément, l’artillerie de l’occupation a bombardé l’est du camp de réfugiés d’al-Bureij, au centre de l’enclave, tandis que des véhicules militaires ont ouvert un feu intensif près du rond-point d’Abou Hamid, au cœur de Khan Younis.
Dans ce contexte de violence systématique, les équipes de la Défense civile de la ville de Ghaza ont réussi à extraire quatorze corps de martyrs des décombres de la maison de la famille Salem, détruite lors des bombardements. Les opérations de secours se déroulent dans des conditions extrêmement périlleuses, avec des moyens dérisoires, alors que les sauveteurs s’efforcent de préserver la dignité des victimes en leur assurant une sépulture conforme. Cette scène tragique se répète quotidiennement à travers toute l’enclave, où de nombreuses victimes demeurent ensevelies sous les ruines, hors de portée des équipes de secours et d’ambulances.
Le système de santé palestinien, déjà exsangue, fait face à un effondrement imminent. Les maladies infectieuses, particulièrement celles affectant les systèmes respiratoire et digestif, se propagent de manière alarmante parmi les enfants, exerçant une pression insoutenable sur les établissements sanitaires. Les autorités compétentes révèlent que le nombre de patients dépasse la capacité hospitalière d’environ quatre fois le nombre de lits disponibles, une situation qui témoigne de l’ampleur de la catastrophe humanitaire. La porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge a d’ailleurs souligné l’urgence d’une intervention immédiate, notamment face à la poursuite des précipitations qui aggravent les conditions de vie des personnes déplacées.
Le bilan humain de cette agression génocidaire atteint désormais des proportions effroyables. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, le nombre de martyrs s’élève à 70 665, dont une majorité écrasante d’enfants et de femmes, depuis le déclenchement de l’agression génocidaire le 7 octobre 2023. Le nombre de blessés a quant à lui atteint 171 145 personnes. Au cours des dernières 24 heures seulement, deux martyrs et six blessés ont été admis dans les hôpitaux de l’enclave. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre dernier, dont la fragilité ne cesse d’être démontrée, 393 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1 068 autres ont été blessés, tandis que 632 corps ont pu être récupérés.
Au-delà des pertes humaines, la destruction matérielle atteint des niveaux apocalyptiques.
70% des bâtisses détruites
Le ministre palestinien des Travaux publics et du Logement, Ahed Faïq Bseisso, a révélé lors du sixième Forum ministériel arabe sur le logement et le développement urbain durable, tenu à Doha, que près de 70 %du secteur résidentiel de Ghaza a été totalement détruit ou rendu inhabitable. Cette dévastation laisse plus de 1,7 million de personnes déplacées sans abri, dans des conditions humanitaires extrêmement précaires. Plus de 300 000 unités de logement ont été entièrement anéanties, nécessitant une reconstruction fondée sur une planification urbaine globale plutôt que sur des solutions improvisées.
Le ministre a également souligné que le volume des décombres à Ghaza dépasse 60 millions de tonnes, entravant le retour des populations et dissimulant sous les ruines des quartiers entiers. Les infrastructures essentielles d’eau, d’électricité et d’assainissement ont été massivement détruites, aggravant davantage la crise humanitaire.
Sur le plan diplomatique, la ministre palestinienne des Affaires étrangères et des Expatriés, Varsen Aghbekian Shahine, actuellement en visite au Ghana, a appelé à des efforts coordonnés et à un renforcement du travail diplomatique pour faire entendre la voix du peuple palestinien. Elle a également évoqué la situation dramatique des prisonniers dans les geôles de l’occupation, documentée par les récents rapports des Nations unies qui révèlent de graves violations, incluant des témoignages de torture et d’agressions sexuelles.
La ministre a insisté sur le fait que la paix ne peut être réalisée sans que justice soit rendue au peuple palestinien, appelant l’Église à continuer de jouer un rôle actif dans la défense de la vérité. Un congrès international, sous l’égide de la Banque mondiale, se tiendra prochainement afin de créer un fonds spécial pour la reconstruction de Ghaza.
Lyes Saîdi

