Pour protéger les sans-abris du froid hivernal : Des équipes de solidarité mobilisées
La direction de l’action sociale de la wilaya d’Alger multiplie les sorties de terrain jour et nuit pour prendre en charge les personnes sans domicile fixe et les protéger des rigueurs de l’hiver, en coordination avec les comités spécialisés, les collectivités locales et les services de sécurité, de santé et de protection civile.
L’hiver algérien transforme les équipes d’intervention sociale en véritables lignes de défense face aux dangers du froid. Dassi Mokhtaria, directrice de l’action sociale pour la wilaya d’Alger et représentante du ministère de la Solidarité nationale, a détaillé ce dispositif humanitaire lors de son passage sur la radio nationale, soulignant l’engagement du secteur de la solidarité à assurer une prise en charge effective des personnes vivant dans la rue.
Ces opérations, supervisées par la ministre de la Solidarité nationale et le ministre délégué, wali d’Alger, visent à offrir un accompagnement immédiat aux sans-abris. « Les équipes interviennent pour les transporter vers les centres d’hébergement dédiés et leur fournir les conditions appropriées pour les soigner et les protéger des risques, particulièrement durant les périodes de baisse des températures », a expliqué Dassi Mokhtaria. Le dispositif repose sur une organisation complexe impliquant plusieurs acteurs institutionnels et associatifs. Les circonscriptions administratives, les communes, les services de sécurité, de santé et de protection civile collaborent étroitement pour repérer et secourir les personnes exposées aux intempéries. Cette mobilisation collective témoigne d’une volonté politique de ne laisser personne sans protection face aux éléments. Au cœur de ces opérations, les cellules de proximité de solidarité et les équipes médicales jouent un rôle particulièrement sensible. « Elles traitent directement avec les personnes se trouvant dans la rue et leur assurent un suivi médical rigoureux, spécialement ceux qui souffrent de maladies chroniques, de troubles mentaux ou qui subissent les conséquences de nuits passées à la belle étoile », a précisé la responsable. Les cas les plus graves bénéficient d’une prise en charge immédiate dans les établissements de santé lorsque cela s’avère nécessaire.
L’infrastructure d’accueil s’est renforcée avec la création d’un centre spécialisé dans l’aide aux personnes sans domicile fixe, situé au Gué de Constantine dans la capitale. Géré par une association de wilaya dédiée à cette mission, ce centre illustre la volonté des pouvoirs publics d’impliquer la société civile dans le renforcement des mécanismes de solidarité. « Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’implication de la société civile pour consolider les fondements de la solidarité, représentés par des principes et valeurs partagés comme la coopération et l’empathie », a souligné Dassi Mokhtaria. La prise en charge de ces populations vulnérables nécessite la conjugaison des efforts de différents acteurs. Selon la directrice de l’action sociale, le traitement de chaque cas s’effectue au niveau des services d’aide sociale et des centres d’hébergement selon les besoins spécifiques identifiés. Une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, psychologues et assistants sociaux travaille en synergie pour fournir les soins appropriés à chaque personne secourue.
Cette approche globale vise non seulement à répondre aux besoins immédiats de protection contre le froid, mais également à offrir un accompagnement médical et psychologique adapté aux situations parfois complexes rencontrées sur le terrain. La présence de professionnels de la santé mentale dans ces équipes témoigne d’une prise de conscience des multiples dimensions de la précarité et de la nécessité d’une réponse holistique aux détresses rencontrées dans la rue.
Lyna Larbi
