Reconnaissance israélienne de l’administration séparatiste du Somaliland : Alger condamne fermement
L’Algérie a condamné fermement la reconnaissance du Somaliland par l’entité sioniste, une atteinte majeure au droit international et à la souveraineté somalienne.
Dans un communiqué diffusé samedi en fin d’après-midi, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a adopté un ton particulièrement ferme. Le texte précise que l’Algérie « dénonce dans les termes les plus fermes le fait que les autorités d’occupation israéliennes aient reconnu la région du Somaliland dans une démarche illégitime qui constitue une atteinte grave à la souveraineté de la République fédérale de Somalie, à l’unité de ses territoires et à son intégrité territoriale, en plus de représenter une menace directe pour la paix, la sécurité et la stabilité de la région ».
Cette condamnation intervient après l’annonce par le gouvernement de l’entité sioniste de la reconnaissance officielle du Somaliland comme « État indépendant ». Cette administration séparatiste autoproclamée, située dans le nord-ouest de la Somalie, avait déclaré unilatéralement son indépendance en 1991 sans jamais obtenir de reconnaissance internationale. L’entité sioniste devient ainsi le premier pays au monde à franchir ce pas, une décision qui bouleverse l’équilibre régional dans la Corne de l’Afrique et suscite l’indignation de nombreux gouvernements africains et arabes.
Le MAE dénonce une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international. Alger « affirme que cette mesure rejetée et condamnée constitue une violation flagrante des principes consacrés par la Charte des Nations Unies ainsi que des principes fondateurs du système continental africain, au premier rang desquels figure le principe d’interdiction de porter atteinte aux frontières nationales des États ». Le texte rappelle que ce principe a été consacré par l’Organisation de l’Unité Africaine et réaffirmé par l’Union africaine « comme un pilier fondamental pour la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent ».Une position qui reflète l’attachement historique de l’Algérie aux principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale, héritage de sa propre lutte anticoloniale. Le ministère des Affaires étrangères « réitère son soutien complet et constant à la République fédérale de Somalie face à cette menace directe et aux conséquences graves qu’elle comporte pour sa sécurité et sa stabilité, ainsi que pour la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région de la Corne de l’Afrique ».
Développements dangereux au Yémen
Dans un second communiqué, la diplomatie algérienne a abordé une autre crise régionale en exprimant sa préoccupation face aux tensions au Yémen. Le ministère indique que l’Algérie « suit avec une très grande inquiétude et préoccupation les développements dangereux que connaissent les gouvernorats de Mahra et Hadramaout dans la République sœur du Yémen ». Ces deux provinces de l’est yéménite, frontalières de l’Oman et de l’Arabie saoudite, connaissent une recrudescence des affrontements entre différentes factions, ajoutant une nouvelle dimension à la guerre civile qui ravage le pays depuis plus d’une décennie. Alger a exprimé « son inquiétude quant aux répercussions que pourraient entraîner ces développements dangereux, touchant la sécurité, la stabilité et l’unité nationale du Yémen ». Le communiqué souligne la valorisation par l’Algérie de « tous les efforts déployés pour contenir cette crise par des moyens pacifiques » et réaffirme « son soutien aux efforts diplomatiques visant à épargner au Yémen frère davantage d’escalade, de tensions et de divisions ».
Face à cette situation explosive, le MAE « appelle toutes les parties yéménites concernées à faire preuve d’esprit de responsabilité, de sagesse et de retenue, et à s’engager dans la voie du dialogue ». Cette position illustre l’approche algérienne privilégiant systématiquement les solutions politiques négociées dans les conflits régionaux, conformément à sa tradition diplomatique de médiation et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
Chokri Hafed

