Amar Bendjama diplomate de l’année 2025 : La voix de l’Algérie écoutée dans le monde
L’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, a été désigné « Diplomate de l’année 2025 » par le média américain indépendant PassBlue, à l’issue de son sondage annuel auprès de son lectorat international. Cette distinction couronne deux années d’engagement sans faille au Conseil de sécurité où le diplomate algérien s’est particulièrement illustré par sa défense de la cause palestinienne et son plaidoyer constant pour le respect de la souveraineté des États et des droits des peuples.
La reconnaissance internationale du travail diplomatique de l’ambassadeur Bendjama par un média américain influent témoigne du rayonnement que l’Algérie a su maintenir sur la scène onusienne durant son mandat de deux ans au Conseil de sécurité, qui s’achève le 31 décembre 2025. PassBlue, média spécialisé dans la couverture des relations entre les États-Unis et les Nations unies ainsi que des questions relatives aux droits humains et au maintien de la paix, jouit d’une audience significative non seulement aux États-Unis et au Canada, mais également dans les capitales européennes et les grandes villes d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, de Londres à Johannesburg en passant par New Delhi et Sydney. Le choix de l’ambassadeur algérien par les lecteurs de cette publication de référence n’est donc pas anodin et reflète l’impact de ses prises de position sur l’opinion internationale.
Dans son article annonçant cette distinction, PassBlue souligne que l’ambassadeur Bendjama « a particulièrement défendu la cause palestinienne », rappelant ses déclarations sans concession devant ses collègues et le monde entier. Le média américain cite notamment cette phrase qui a marqué les esprits au sein de l’enceinte onusienne : « Ce que nous voyons n’est pas une guerre, c’est une annihilation, non seulement des personnes, mais de la vie elle-même. » Ces mots, prononcés au sujet de la situation à Ghaza, illustrent la franchise et le courage diplomatique dont l’ambassadeur algérien a fait preuve tout au long de son mandat, refusant la langue de bois et les euphémismes pour décrire une réalité tragique que beaucoup préfèrent édulcorer. Cette capacité à nommer les choses avec justesse et à briser le silence complice qui entoure trop souvent les violations du droit international constitue l’une des signatures de l’action diplomatique algérienne aux Nations unies.
L’Algérie a pleinement accompli son devoir
Dans ce sillage et lors d’une séance du Conseil de sécurité tenue le 30 décembre et consacrée aux « menaces pesant sur la paix et la sécurité internationales », l’ambassadeur Bendjama a dressé un bilan de l’action algérienne au sein de cette instance suprême de l’architecture onusienne. Avec la fierté légitime d’un représentant d’un pays qui n’a jamais failli à ses principes, il a déclaré que « l’Algérie quitte le Conseil de sécurité après avoir accompli pleinement son devoir ». Cette affirmation résume deux années d’engagement constant en faveur de la paix, de la justice internationale et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principes fondateurs de la politique étrangère algérienne depuis l’indépendance. Le diplomate algérien a souligné la responsabilité de la communauté internationale quant à la nécessité de faire face aux foyers de tension et de prévenir l’extension des conflits à travers des solutions politiques justes et durables, respectueuses de la souveraineté des États et des droits des peuples.
Durant cette même séance, l’ambassadeur Bendjama a exprimé son soutien au représentant permanent de la Somalie auprès de l’ONU, Abukar Dahir Osman, qui avait dénoncé la reconnaissance par l’entité sioniste du territoire du « Somaliland », acte qu’il a qualifié de violation directe de la Charte onusienne et des principes fondamentaux de l’Union africaine, du droit international, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États. Le diplomate algérien a insisté sur l’unité de la Somalie en affirmant que « le Somaliland fait partie intégrante de ce pays », démontrant ainsi la cohérence de la position algérienne qui défend partout et en toutes circonstances le principe de l’intégrité territoriale des États africains. Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de l’engagement historique de l’Algérie en faveur de l’unité africaine et du respect des frontières héritées de la colonisation, principe consacré par l’Organisation de l’unité africaine dès sa création.
L’ambassadeur Bendjama a adressé un message solennel à ses collègues élus au Conseil de sécurité ainsi qu’à ceux qui, selon ses propres termes, « assumeront une lourde responsabilité au sein du Conseil », les appelant à « œuvrer tous avec persévérance et à s’efforcer en permanence d’associer l’ensemble des États membres des Nations unies aux travaux du Conseil ». Cette exhortation traduit la vision algérienne d’un multilatéralisme inclusif où les décisions concernant la paix et la sécurité internationales ne sauraient être l’apanage exclusif de quelques puissances, mais doivent résulter d’une concertation la plus large possible. Le représentant algérien a précisé que cela concerne aussi bien les membres non permanents que les membres permanents du Conseil de sécurité, pointant ainsi du doigt la nécessité de réformer le fonctionnement de cette instance dont les mécanismes actuels, notamment le droit de veto, paralysent trop souvent l’action collective face aux crises internationales. Il a mis en avant le rôle crucial des membres élus dans la réalisation des objectifs dévolus à l’organe onusien, reconnaissant ainsi l’importance de leur contribution malgré leur statut temporaire et l’absence de droit de veto.
Au terme de son intervention, l’ambassadeur Bendjama a salué ses collègues du groupe « A3+ », notamment ceux n’appartenant pas au continent africain mais qui se sont engagés, durant leur mandat, à « défendre de manière significative les pays africains au sein de ce Conseil ». Cette reconnaissance témoigne de l’esprit de solidarité et de coopération qui a caractérisé l’action du groupe des pays africains et de leurs alliés au sein du Conseil de sécurité, renforçant ainsi la voix collective du Sud face aux enjeux de paix et de sécurité. La distinction accordée à l’ambassadeur Bendjama couronne ainsi non seulement un parcours diplomatique exemplaire, mais aussi l’engagement constant de l’Algérie en faveur d’un ordre international plus juste et plus équitable, fidèle aux idéaux qui ont animé sa lutte pour l’indépendance et sa politique étrangère depuis 63 ans. L’Algérie s’est illustrée au cours de son mandat par la défense des causes justes notamment celles des peuples palestiniens et sahraoui. Elle plaider pour un État palestinien souverain et viable et contre l’occupation marocaine au Sahara occidental. Elle a promu l’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant que membre à part entière et a travaillé à rééquilibrer les résolutions sur le Sahara occidental, malgré les pressions, et faisant barrage aux manœuvres marocaines et en s’opposant au plan d’autonomie unilatéral marocain en s’assurant du respect de la légalité internationale et d’une résolution du conflit onusienne assise sur l’autodétermination.
Salim Amokrane

