Foncier agricole : Vers la régularisation des terres Aarch
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani a, lors d’une plénière du Conseil de la nation, tenue jeudi, a annoncé que l’Algérie a enregistré une moyenne de production céréalière de l’ordre de 52,3 millions de quintaux au cours des trois dernières saisons. Il a également précisé que les prévisions tablent sur une production de l’ordre de 74 millions de quintaux et de renforcer les capacités de collecte pour passer à 32 millions de quintaux grâce notamment à l’augmentation de la superficies cultivées qui a atteint 3,5 millions d’hectares. L’oléiculture, ajoute-t-il, a enregistré une production de 10,8 millions de quintaux d’olives en 2020. Des résultats encourageants obtenus suite à l’augmentation des superficies cultivées à 440.000 hectares. Quant aux dattes, la production se situe à 11,8 millions de quintaux en 2021, contribuant ainsi à la relance de l’économie agricole avec un taux de 14% de l’ensemble de la production agricole.
M. Hemdani qui évoquait, également, la feuille de route du secteur 2020-2024 visant à accroitre la productivité dans la filière des céréales à travers le renforcement de l’irrigation complémentaire, la mise en place de mesures de facilitation au profit des agriculteurs notamment pour les crédits saisonniers, et l’amélioration des capacités de collecte et de stockage de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a ainsi assuré de la disponibilité des produits agricoles à même de réaliser la sécurité alimentaire du pays. Une feuille de route qui vise aussi à développer la filière lait et à renforcer les investissements des entreprises productrices et la production des fourrages. Une filière, explique-t-il, qui tend à se développer. Il a précisé que l’évolution du nombre de têtes de bétail destinés à la production de lait table sur un bon de 8.000 têtes en 2020 à 20.000 têtes en 2024 à travers des investissements structurés dans les régions sahariennes. L’excédant en matière de dattes et d’oignon a permis l’exportation en 2021 de plus de 70.000 tonnes de la première pour une valeur de 73 millions de dollars, et 6 000 tonnes du second pour une valeur de 1,24 millions de dollars. Une enveloppe financière de 93 millions DA, ajoute le ministre, a été allouée pour développer la culture de l’arganier dans les wilayas de Tindouf et d’Adrar.
Par ailleurs, M. Hemdani a, souligné que les terres « Arch » feront l’objet d’une régularisation sur la base de l’obtention d’actes de concession, dans le cadre de l’application de l’arrêté interministériel publié en 2018 et relatif à l’assainissement du foncier agricole. Le décret en question, ajoute M. Hemdani, prévoit l’accélération de la régularisation des situations en suspens et le lancement d’un recensement global des bénéficiaires des terres sans titres à travers le territoire national.
Une opération déjà lancée, selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural qui a indiqué que quelque 200.000 hectares de terres exploitées sans titres ont été recensées, dont plus de 90% ont fait l’objet d’un travail de vérification, et des actes ont été attribués pour une superficie de 400.000 hectares.
Evoquant le domaine de transformation du droit de jouissance en concession, M. Hemdani a indiqué que prés de cent quatre-vingt cinq mille et cinq cent (185.500) bénéficiaires, sur une superficie de plus de 2,1 millions d’hectares, ont été recensés dans le cadre de la loi 10/03, fixant les conditions et les modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat alors que 4.281 dossiers restent en suspens au niveau des services des domaines, relevant au passage que la loi n’interdit pas la cession du droit de concession, que ce soit dans le cadre de la loi 10-03 ou le décret exécutif 10-326.
Le ministre a estimé à 95% du total, les droits de concession ayant été octroyés alors que les 5% restant sont en justice. Plusieurs circulaires ont d’ailleurs été promulguées pour permettre aux héritiers et autres, d’accéder au droit de concession, de partenariat et de cession, a ajouté M. Hemdani qui a assuré que le règlement du foncier agricole est l’une des priorités du secteur agricole qui s’attèle à la mise en œuvre des textes juridiques en vigueur.
Akli Amor