Arrêt des approvisionnements en gaz via le Maroc : « Un acte souverain et responsable »
La suspension des approvisionnements en gaz via le Gazoduc Maghreb-Europe qui traverse le Maroc, ainsi que des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’énergie et de l’eau est « un acte souverain et responsable », pour l’expert international en stratégies énergétiques, Mourad Preure. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, l’expert a expliqué dans ce sens que « le Maroc avait manifesté une hostilité croissante vis-à-vis de notre pays jusqu’à menacer l’intégrité nationale » ajoutant que « cela veut dire qu’on est dans une situation de crise ».
Plus explicite, Mourad Preure estime que « c’est un acte responsable de la part d’un pays producteur et exportateur de gaz dans la mesure où les intérêts de nos clients nous imposent de considérer à long terme la sécurité de leurs approvisionnements ». Une préoccupation qui mérite que l’on se penche dessus d’autant que « si on avait renouvelé, rien n’aurait pu garantir la poursuite des approvisionnements (côté marocain, NDLR) dans un contexte de crise ». L’expert souligne également que l’Algérie dispose des capacités techniques à même de garantir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne et le Portugal via son gazoduc Medgaz en plus des deux méthaniers dont dispose le pays. Mourad Preur estime que « les clients Espagnols ont été rassurés » rappelant à ce sujet la réception par le président de la République à la fin du mois de septembre dernier, du ministre Espagnol des affaires étrangères, ainsi que la rencontre qui a eu lieu entre le ministre de l’Énergie et des Mines et la troisième vice-présidente du gouvernement espagnole.
Concernant les capacités nationales pouvant répondre aux besoins espagnols, l’expert international assure que « nous avons déjà anticipé en construisant le Medgaz qui est une ligne directe qui relie Beni Saf à Almeria ». Un gazoduc dont les capacités devraient dépasser les 10,5 milliards m3 avant la fin de l’année.
Il précisera toutefois que « l’appoint viendra de nos capacités de liquéfaction qui atteignentles 30milliards de mètres cube », assurant par la suite que l’Algérie « a les capacités de liquéfactionsuffisantes en plus des huit méthaniers ».Abordant la question relative aux contrats signés par l’Algérie avec les pays étrangers, Mourad Preur rappelle que « même avec la période du terrorisme des années 1990 il n’ya jamais eu de rupture de contrats d’approvisionnement en gaz de nos clients Européens ».« L’Algérie a réussi à donner l’image d’une source fiable », dira dans le même ordre d’idée cet expert international rappelant qu’à l’époque du terrorisme l’Algérie a également réussi à sécuriser ses 14000 kilomètres de pipelines et ses gisements situés dans le sud.
Boubekeur Amrani