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Lutte contre la corruption : « La volonté politique est clairement affichée »

Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Larbi Moulay Challal souligné jeudi « l’existence d’une volonté politique profonde de lutte contre ce fléau qui se manifestent d’ailleurs via la nouvelle Constitution qui prend en charge ce dossier, selon les orientations contenues dans la lettre envoyée par le président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune aux membres de la commission en charge de sa préparation ».

Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, Larbi Moulay Challal a ainsi indiqué que « la moralisation de la vie publique essentiellement via la lutte contre la corruption se retrouve officiellement constitutionnalisée ». La création de la Haute Autorité nationale de prévention et de lutte contre la corruption appelée à prendre la place de l’Instance nationale de prévention contre la corruption s’inscrit, ajoute M. Moulay Larbi, dans cet optique portée également par l’Algérie au niveau des instances internationales via la signature de plusieurs conventions internationales de lutte contre le fléau. 

Toutefois, à la différence de l’actuelle instance nationale de lutte contre la corruption qui exerce une fonction consultative sous l’autorité du président de la république, la prochaine Autorité nationale supérieure de prévention et de lutte contre la corruption exerce, elle, une fonction de contrôle, de régulation et de consultation parallèlement aux autres organismes qui sont, explique-t-il, la Cour constitutionnelle, l’Autorité Nationale Indépendante des Elections (ANIE) ainsi la Cour des comptes. 

Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption précisera que « la prochaine instance sera dotée de pouvoirs qui n’étaient pas entre les mains de l’actuelle organisation qui n’a qu’une fonction consultative ». Elle aura ainsi à contrôler et à donner des injonctions aux responsables des sociétés avec en plus des possibilités d’aller vers des sanctions. M. Larbi Moulay qui a souligné l’importance de l’implication de la société civile dans la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui se fait avec des institutions internationales a expliqué que désormais l’approche reposera sur une stratégie sectorielle avec des possibilités de contrôle sur le suivi et l’application de toutes les étapes.

Abordant, enfin, le chapitre épineux de la dénonciation des actes de corruption et tout en déplorant que l’arsenal juridique en vigueur actuellement ne protège pas suffisamment les personnes qui déclarent ces actes, M. Larbi Moulay a plaidé pour la mise sur pied d’une loi spéciale à la protection des personnes qui déclarent. La nouvelle stratégie, conclut-il, va inclure la sensibilisation contre la corruption dans le système scolaire et aussi dans certaines filières dans les universités. 

Akli Amor

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