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Conférence sur le droit des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance : Les positions de la diplomatie algérienne font « consensus »

 Les participants à une Conférence sur les droits des peuples à l’autodétermination organisé jeudi par l’Institut national des études et de stratégie globale (INESG) ont mis l’accent sur l’impératif des permettre aux peuples sous occupation, notamment les peuples palestinien et sahraoui d’exercer leurs droits à l’autodétermination et à l’indépendance afin de garantir la sécurité et la paix internationales. Tenue sous le thème « Diplomatie algérienne et réactivation de la déclaration d’octroi de l’indépendance aux peuples coloniaux », cette conférence a vu la participation d’experts et spécialistes dans le droit international, en présence de Maa El Ainin El Sadik, Conseiller du président sahraoui chargé de l’institut des études stratégiques et politiques. Les participants à cet événement se sont interrogés sur le maintien de certains peuples du monde sous occupation, la domination et l’exploitation tels que les peuples palestinien et sahraoui, soixante et un ans après l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la résolution 1514 du 14 décembre 1960.

Les intervenants ont, à cet effet, exhorté la communauté internationale notamment l’ONU, à  « permettre aux peuples  d’exercer leurs droits à l’autodétermination et à la liberté, conformément aux objectifs de l’Organisation mondiale contenus dans la déclaration de son Assemblée générale ». Le professeur en droit international, Souilah Boudjemâa, a évoqué en ce sens « les formes de l’ancien et du nouveau colonialisme et les mouvements de libération dans le monde notamment en Afrique », rappelant les étapes d’inscription et d’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la résolution 1514, approuvée par 98 Etats avec 8 abstentions. Une abstention « dictée par une vision coloniale et une réserve factice qui dénote des visées purement coloniales et dominatrices et par des sphères d’influences des forces dirigeantes qui voyaient en ces causes, une affaire interne sans droit d’y interférer comme c’est le cas de la France à l’époque », a expliqué ce spécialiste en droit international, estimant que « le contenu de cette résolution incluant les objectifs des Nations Unies, notamment la non-ingérence dans les relations internationales, le non-recours à la force et la liberté des Etats de choisir leurs intérêts économiques, sociaux et leur développement culturel se veut un ‘pacte de décolonisation’ ». L’expert en droit international a, dans le même contexte, expliqué que « le document stipule que toute condamnation de la déclaration d’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés est en soi un déni des droits de l’Homme et une atteinte à la paix et à la sécurité internationales ».

De son côté, Saleh Boucheba ambassadeur conseiller au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a présenté une communication intitulée « La diplomatie algérienne et l’application de la déclaration d’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés », évoquant lors de son intervention « l’appartenance  arabe et africaine », qui est selon lui « un aspect qui revêt une grande importance d’ailleurs même inscrit dans les référentiels internationaux et mentionné dans les différentes Constitutions de l’Algérie depuis l’indépendance ». Le diplomate, qui a démontré que la diplomatie algérienne a toujours été indépendante dans ses positions, a également rappelé la position de l’Algérie face à de nombreuses crises, pour ne citer que la crise syrienne pour laquelle l’Algérie a exprimé son refus de l’état de siège et de toute ingérence dans les affaires internes de la Syrie.Une position érigée aujourd’hui en un modèle après un boycott arabe et international ayant duré plus de dix années. Il a aussi mis en avant « le consensus atteint en Libye, concernant l’approche algérienne visant à parvenir à une solution pacifique et à soutenir les frères Libyens pour aboutir à une solution consensuelle loin de l’ingérence étrangère », rappelant lors de son intervention la position algérienne qui soutien les causes justes en Afrique et son soutien indéfectible à la question sahraouie et au droit de son peuple à l’autodétermination.

Qualifiant de « centrale » la cause palestinienne, le diplomate est revenu sur la mobilisation de l’opinion publique arabe et internationale des décennies durant en raison dit-il « des injustices infligées et de l’exode imposé au peuple Palestinien » avant de rappeler le soutien de l’Algérie, depuis son indépendance à la cause palestinienne et de son peuple dans sa lutte et la défense de sa cause juste. Dans une communication intitulée « L’ Union africaine et les questions de libérations », notamment les questions sahraouies et palestinienne, le professeur et expert des relations internationales, Makhlouf Sahel a énuméré les principaux objectifs tracés par l’UA,  « en premier lieu la pensée libératrice ancrée dans le continent  d’où le soutien mutuel entre les mouvements de libération, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du continent », saluant « le travail de l’Organisation continentale dans la libération de l’Afrique de la colonisation et de la discrimination raciale ». Il a toutefois déploré la poursuite de la colonisation marocaine des territoires Sahraouis dénonçant en ce sens « la déviation dans la doctrine libératrice chez certains pays africains ayant renoncé à leurs positions en appui à la RASD pour servir leurs intérêts, notamment matériels ».

Boubekeur Amrani

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