Normalisation avec l’entité sioniste : Les Marocains font le procès du Makhzen
Malgré les intrigues et les manœuvres du Makhzen afin d’imposer le fait accompli aux Marocains, ces derniers rejettent dans les termes les plus fermes la normalisation avec l’entité sioniste. Les Marocains maintiennent la pression en sortant chaque semaine dans la rue dans les plus grandes villes du Maroc pour exprimer leur rejet de la politique du régime corrompu du Makhzen et décident aujourd’hui d’en faire le procès. C’est dans ce contexte le Front marocain pour la Palestine et contre la normalisation avec l’entité sioniste, a annoncé la mise en place d’un « tribunal symbolique » pour juger la normalisation et ses initiateurs. Ce « tribunal symbolique », s’inscrit dans le sillage du vaste mouvement de contestation auquel fait face le régime marocain durant tout ce mois de décembre, notamment à l’occasion du premier anniversaire de la signature de cet accord de normalisation avec l’entité qui a eu lieu le 22 décembre 2020.
C’est en ce sens, que Front marocain pour la Palestine et contre la normalisation avec l’entité sioniste a appelé, sur sa page Facebook, ses sympathisants et ses membres, à manifester dans différents villes du royaume durant tout ce mois de décembre qualifiant l’année de la normalisation de « sinistre » et la signature d’accords qui en ont découlé, d’ « atteinte à la souveraineté populaire ».
L’organisation marocaine promet la poursuite de son combat « jusqu’à la remise en cause de la normalisation avec l’entité sioniste et ce à travers diverses formes de luttes pacifiques ». Il est utile de noter que le royaume du Maroc, vit depuis quelques semaines, une escalade en matière de contestation menée à la fois par des citoyens, des militants des droits humains, des académiciens, chercheurs universitaires et d’autres pans de la société, tous exprimant leurs rejets à la normalisation entre le Maroc et l’Etat sioniste.
Une vague de contestation lancée dans l’objectif d’avertir le régime du Makhzen sur les dangers qui pèsent sur le Maroc et toute la région considérant ces accords qu’il a signé avec l’entité sioniste, comme une caution aux violences que subit le peuple palestinien de la part des forces d’occupations sionistes. Les citoyens ont largement approuvé à l’appel du Front pour la Palestine, en rejoignant en masse la manifestation tenue à l’occasion de la première année de la signature du processus de normalisation entre les deux parties, affichant ouvertement leur rejet à tout rapprochement avec Israël. C’était en effet sous les slogans « le peuple veut la chute de la normalisation » que les manifestations tenues à l’occasion de la première année de la normalisation entre les deux parties (22 décembre 2020) , ont eu lieu.
Selon le communiqué du Front pour la Palestine et contre normalisation, « les citoyens sont sortis dans toutes les villes sous le mot d’ordre, annonciateur de la poursuite de la lutte jusqu’à la remise en cause des accords militaires signés et de tout le processus de normalisation avec l’entité sioniste. Une mobilisation accueillie par une répression féroce de la part des services de sécurités du Makhzen qui se sont lancés dans la poursuite des citoyens à travers les rues et des agressions contre les manifestants.
La répression n’a pas, pour autant entamé la volonté des Marocains à exprimer leur opposition au régime du Makhzen dans une vague de contestation qui ne s’essouffle, et qui prend chaque jour de l’ampleur. Ainsi et au-delà des mouvements initiés pour réclamer la « chute de la normalisation », les mouvements sociaux se multiplient au Maroc. La crise économique et sociale, le chômage endémique, et la grave détérioration du pouvoir d’achat en raison d’une hausse des prix qui atteint 200% pour certains produits alimente la colère des Marocains qui dénoncent les politiques antisociales du Maroc et l’imposition d’un pass sanitaire qui bafoue les droits constitutionnels des Marocains, à l’image de droit à l’emploi, et même le droit à la Justice. C’est ainsi que plusieurs dizaines d’avocats ont organisé une action de protestation contre l’obligation de présenter un certificat de vaccination anti-Covid pour l’accès aux tribunaux, ont réclamé le départ du ministre de la Justice, dénonçant sa tentative de « salir le noble métier des robes noires et de militariser les tribunaux ».
Boubekeur Amrani