Sommet arabe, question palestinienne, lutte antiterroriste et UA : L’Algérie et l’Égypte font cause commune
L’Algérie et l’Égypte sont décidées à faire cause commune sur de nombreuses questions. Du renforcement de l’action arabe commune et la relance de l’initiative arabe de paix, à la lutte anti-terroriste, notamment dans le Sahel, en passant par la crise libyenne, le barrage de la renaissance, la situation ou Soudan, le rôle de l’Union africaine, sans oublier la volonté manifeste de s’opposer à toute intervention étrangère dans la région, la convergence des vues est affichée et l’accord est parfait.
Une convergence qui a d’ailleurs marqué les entretiens que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son homologue égyptien Abdelfattah Sissi, ont eu hier au Caire.
Il est vrai qu’en tant que deux puissances arabes, africaines et méditerranéennes, l’Algérie et l’Égypte se sont évertuées à accorder leurs violons sur le de nombreuses questions stratégiques à l’approche de deux sommets de première importance. Le sommet de l’Union africaine qui doit se tenir au mois de février prochain et qui doit se pencher sur de nombreuses questions régionales, en sus de la motion introduite par l’Algérie pour barrer le chemin à l’intégration de l’entité sioniste en tant que membre observateur et qui a reçu le soutien de l’Égypte tout comme l’ensemble des pays arabes africains, exception faite du Maroc, bien entendu. Il y a aussi le Sommet arabe d’Alger qui devra permettre de relancer l’initiative arabe de paix pour le règlement de la question palestinienne. Et en ce sens, l’accord entre Alger et le Caire ne souffre d’aucune ambiguïté. Et cela a d’ailleurs été réaffirmé hier. Ainsi et au cours de la visite de travail et de fraternité qu’il a effectué en Égypte, le Président Tebboune a abordé avec son homologue égyptien, la question palestinienne, ses dernières évolutions et les efforts consentis pour permettre aux Palestiniens le recouvrement de leurs droits et atteindre leurs aspirations en tant nation indépendante, leur capitale est El Qods. Ils ont également évoqué la crise libyenne, et convenu sur la nécessité de la tenue des élections présidentielles et parlementaires, en plus du départ, de Libye, des forces étrangères et des mercenaires dans un délai bien précis. En débattant de ces questions, les deux présidents se sont rapportés aux résolutions onusiennes en rapport avec les recommandations des rencontres de Paris et de Berlin, consacrant le droit du peuple libyen à recouvrer son unité et sa stabilité nationales. Animant une conférence de presse, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que la visite qu’il a reffectuéen Egypte «a été sanctionnée par des discussions fructueuses entrant dans le cadre de la concertation commune axées essentiellement sur les relations bilatérales, le rôle joué par les deux pays, l’Algérie et l’Egypte, en boostant la coopération arabo-africaine pour la paix et la stabilité dans la région». Il a ajouté que «les deux parties se sont entendues sur la nécessité de conjuguer les efforts pour préserver les places qui leur sied aussi bien au niveau africain que dans la rive Sud de la Méditerranée», mettant en valeur «la place à la fois historique et géostratégique qu’occupe l’Egypte en servant de trait d’union entre les pays arabes et l’Asie». Abdelmadjid Tebboune a précisé que « la relance de la coopération économique bilatérale, les facilitations des investissements ont constitué des sujets qui ont dominé les discussions» qu’il a tenues avec son homologue égyptien, Abdelfattah Sissi, en plus de « la dimension géopolitique, arabo-africain en particulier, qui demeure l’objectif à renouveler dans le cadre de la coopération algéro-égyptienne-africaine et Algéro-Egyptien-Arabe». Les deux présidents ont abordé l’ensemble des questions posées aussi bien au niveau de la région arabe que celles portant sur le continent africain, en plus de défis pour lesquels sont confrontés les deux pays. Les deux Chefs d’États ont convergé sur «la nécessité de poursuivre concertation commune et son élargissement en guise de préparations pour la tenue à Alger du Sommet arabe. Ce sommet sera un prélude vers la coopération inter-arabe en lui donnant une nouvelle dynamique basée sur la primeur de la Ligue Arabe unifiée, en plus de faire face aux challenges internationaux. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exprimé son ambition quant «à édifier des ponts de concertation, d’entente arabo-africaine».
Des objectifs communs
Pour sa part, le Président égyptien, Abdelfattah Sissi, est revenu sur les liens historiques et de fraternité qui lient les deux pays et les deux peuples, expliquant que «le sort des deux pays et leurs objectifs sont communs». Evoquant les discussions qu’il a entretenues avec le Président Abdelmadjid Tebboune, le Président égyptien a affirmé que les deux parties ont abordé «les questions d’intérêt commun, régionales et internationales». Il a ajouté que «ces entretiens reflètent la volonté politique commune des deux nations pour consolider les relations liant les deux pays, et les booster vers d’autres horizons, en actionnant les mécanismes de coopération, de concertation et de coordination dans les différents domaines, tout en prenant en compte les challenges communs, algéro-égyptien». Il s’agit, selon Abdelfattah Sissi, «de la concrétisation du développement global, de faire face aux ingérences étrangères dans la région, de la lutte contre le terrorisme et l’intégrisme, de la préservation du principe de l’Etat et de ses institutions». Abdelfattah Sissi a affirmé que les deux parties se sont «entendus sur la promotion de la coopération dans les domaines commerciaux, économiques et des investissements communs ». Il a ajouté que «les deux parties ont convenu «sur l’orientation des services concernés pour l’entame des préparatifs pour la rencontre devant regrouper la commission mixte et la mise en place des mécanismes permettant la concertation et la coopération, dans le cadre de la consolidation des relations liant les deux pays, en plus de l’affermissement de la coopération et la concertation liées aux questions communes». À cela s’ajoute «la poursuite de la lutte contre toutes les organisations terroristes, sans aucune distinction, en multipliant les efforts en vue d’affaiblir ce fléau en asséchant son financement tout en affaiblissant sa force de mobilisation». À ce propos, le Président égyptien a mis en valeur «le role joué par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le Sahara, malgré tous les défis imposées par la région».
Salim Abdenour