Tribunal de Bir Mourad Raïs : 10 ans de prison ferme requis contre Mohamed Abdellah
En attendant le verdict, le procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs a prononcé hier son plaidoyer dans lequel il a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars contre l’ex gendarme Mohamed Abdellah. Le mis en cause est poursuivi pour des chefs d’inculpations liés au terrorisme, en l’occurrence appartenance à un groupe terroriste qui commet des actes attentatoires à la sûreté de l’Etat et à l’unité nationale et financement d’un groupe terroriste. Le mis en cause a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé à son encontre avant qu’il ne soit extradé, le mois d’août dernier, de l’Espagne et placé en détention provisoire à la prison militaire de Blida. L’accusé travaillait dans les unités de l’aviation relevant du commandement de la Gendarmerie nationale avant sa fuite en Espagne. Cet ancien sous-officier de la Gendarmerie nationale, âgé de 33 ans, était en fuite pendant trois années, se réfugiant en Espagne, ou il a introduit une demande d’asile politique qui a été rejetée par les autorités espagnoles. Avant son extradition, le mis en cause a été placé dans un centre de transit près de Barcelone avant qu’il ne soit remis aux autorités algériennes le recherchant pour terrorisme, en même titre que Hichem Aboud, Mohamed-Larbi Zitout et Amir Boukhors, dit «Amir DZ». Ces derniers sont, eux aussi, poursuivis pour terrorisme, en plus d’atteinte aux intérêts du pays. Les mis en cause se servent des réseaux sociaux, en particulier Facebook et Youtube, comme plate forme à partir de laquelle ils lançaient des campagnes de dénigrement et de discrédit vis-à-vis des autorités algériennes, civiles et militaires, en plus de l’atteinte au moral des troupes de l’Armée nationale. Tous les mis en cause sont cités dans plusieurs affaires liées aux mêmes chefs d’inculpation et font l’objet de plusieurs mandat d’arrêts internationaux lancés à leur encontre par la justice algérienne. L’ex gendarme, Mohamed Abdellah est également cité dans une autre affaire liée à «adhésion à une organisation terroriste, financement de groupe terroriste, activisme dans le terrorisme, atteinte à l’unité de l’Etat». Il sera jugé le 9 mars de l’année en cours. Le mis en cause, ancien sergent-chef de la Gendarmerie nationale, faisait partie de l’équipe des patrouilles de surveillance aérienne de la gendarmerie de Tébessa, avant qu’il ne déserte, en 2018, lui et sa famille. Extradé l’été dernier, il a comparu devant le parquet près la section de lutte antiterroriste et de crime transfrontalier de Sidi Mhamed. Auparavant, il a comparu devant le procureur de la République, avant que son dossier ne soit transféré au juge d’instruction de la section de lutte antiterroriste et du crime organisé. Le gendarme déserteur, membre de l’organisation terroriste Rachad, est cité dans trois affaires en instruction judiciaire auprès de la section de lutte antiterroriste et du crime transfrontalier de Sidi Mhamed. Il a été cité dans l’affaire «Pion-Pion dz», qui consiste en un projet de déstabilisation via les réseaux sociaux et financé de l’étranger. Aussi, 10 autres personnes ont été arrêtées dans cette affaire et 12 autres identifiées sont en fuite, dont 6 installées à l’étranger. Ils sont tous poursuivis pour adhésion à un groupe visant l’unité et l’intégrité territoriale, utilisation des TIC pour le recrutement de personnes, complot visant à inciter les citoyens à se rebeller contre l’autorité de l’État et à attenter à l’intégrité, propagation de fausses informations dans le but de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre publics, délits de placement d’argent, diffusion de publications portant atteinte aux institutions de l’État, attroupement non autorisé, détention de stupéfiants pour consommation, infraction à la législation et à la réglementation relatives aux mouvements de capitaux de et vers l’étranger. L’enquête diligentée par la division centre de la police judiciaire de la SW d’Alger, a été sanctionnée par l’identification de plusieurs comptes suspects avec de faux noms et d’autres avec de vrais profils, diffusant des fake-news et des publications incitant les citoyens aux troubles à l’ordre public. Le procureur général près la cour d’Alger, Sid Ahmed Mourad, avait indiqué, rappelons le que «l’enquête a révélé des «financements douteux» entre les membres de cette bande, ainsi que des «appels» effectués entre des individus connus pour leurs activités hostiles, à l’instar d’Abdellah Mohammed. Ce dernier est également poursuivi par la justice militaire.
Salim Abdenour