Air Algérie et ENTMV : Quelles mesures ont été prises pour limiter l’impact de la pandémie ?
Le directeur général de l’Entreprise nationale de Transport maritime de voyageurs (ENMTV), Issad Kamel et son homologue de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, Amine Debaghine Mesraoua, ont été entendus, lundi, par la commission des Affaires étrangères de l’APN dans une séances consacrée à la présentation de l’impact de la pandémie du Covid 19 sur les activités de ces deux sociétés ainsi que les conséquences induites sur les voyageurs algériens notamment la communauté nationale à l’étranger. Ainsi, à ce chapitre justement, le directeur général de l’ENMTV a assuré que la compagnie a pu garder les mêmes tarifications malgré les difficultés induites par cette pandémie tout en rappelant que la société a repris son travail normalement le 21 octobre dernier vers l’Espagne en plus de desserte hebdomadaire vers Marseille, le mois de novembre. Par ailleurs, forte d’une flotte composée de quatre navires de transport de voyageurs, le même responsable a assuré, au sujet de l’ouverture du créneau au privé, que sa compagnie ne craint pas la concurrence étant assise sur une expérience de quarante année.
Issad évoquera toutefois longuement l’impact de la pandémie qui a contraint la compagnie à cesser l’activité durant dix-huit mois induisant une perte estimée à 13 milliards de dinars outre la hausse des prix du gasoil que la société paye en devise malgré sa disponibilité en Algérie. De leur côté, les députés ont, dans leurs interventions, mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les services aux citoyens en plus de l’augmentation impérieuse du nombre de dessertes à même de permettre aux algériens résidents à l’étranger une meilleure mobilité entre leur pays de résidence et leur pays d’origine outre la réduction de la durée d’attente dans les ports.
Pour sa part, le directeur général de la compagnie aérienne nationale Air Algérie a fait une présentation de l’impact de la pandémie sur sa société après l’intervention du président de la commission de l’APN, Henni, qui s’est félicité du travail accompli par Air Algérie dans le rapatriement des algériens retenus en Ukraine. Abordant les conséquences de la pandémie du Covid 19 sur la compagnie aérienne nationale, Mesraoua a fait état d’un grand impact négatif matérialisé notamment en l’immobilisation de quelques 56 avions de la flotte durant cette période. Malgré cette arrêt qui a duré le temps de la suspension des vols, Air Algérie a gardé les mêmes tarifications outre les six millions de voyageurs transportés durant l’année 2019. Mesraoua a indiqué que la base de maintenance d’Air Algérie qui s’est transformée récemment en filiale, est « l’une des plus grande en Afrique ». Cette filiale répond actuellement à tous les besoins nationaux de maintenance d’Air Algérie, de Tassili Airlines, et d’autres compagnies privée, mais ambitionne à élargir son champ d’intervention à l’international. « La nouvelle filiale n’est utilisée actuellement qu’à 30-35% de sa capacité », a-t-il fait savoir, soulignant qu’elle « peut rayonner sur la maintenance de tout le continent africain, s’il elle disposerait d’un label solide dans le cadre, par exemple, d’une joint-venture avec une importante compagnie ». Selon un exposé présenté lors de cette réunion d’audition par une cadre de la compagnie, il a été indiqué que la situation financière d’Air Algérie était « en chute libre », expliquant que la compagnie avait subit une multitude de facteurs fragilisant sa santé financière, à l’instar des dettes courantes, des dépenses incompressibles cumulées au titre des années 2020 et 2021, des reliquats de compensation, des créances sur les organismes d’Etat et un déficit exceptionnel lié à la crise sanitaire. « Air Algérie a connu un renversement de situation qui l’a fait passé d’un équilibre financier en 2019 à des résultats financiers déficitaires devenus critiques pour la relance de la compagnie nationale », a-t-elle regretté. D’après les données avancées par cette responsable, l’activité de la compagnie à l’international en 2021 ne représente que 9% de celle enregistrée en 2019, en deçà du seuil de rentabilité, loin devant le taux de reprise des compagnies concurrentes, évalué à 45%, a-t-elle précisé. Air Algérie a transporté un total de 1.968.880 passagers en 2021, tous réseaux confondus, soit 30% du niveau de 2019. Un taux de 21% de ce trafic a été réalisé sur le réseau international contre 79% sur le réseau intérieur, a-t-elle ajouté. Pour sortir de cette situation « très difficile », Air Algérie a tracé une ligne de conduite, pour la période 2021-2025, axée sur la réduction de ses charges, la restructuration de la compagnie, la génération de nouveaux revenus et la révision de la convention collective. S’agissant de la restructuration de l’entreprise, il a été procédé entre 2020-2021 au rappel de 50 expatriés et la fermeture de 9 agences à l’étranger sur 16 ciblées, en vue d’atteindre un objectif d’économie de 1,14 million d’euros/an. Pour la réduction des charges, la compagnie « va mettre en place une politique d’efficacité énergétique, fermer la restauration et revoir les contrats d’assurance ». Par ailleurs, dans un autre exposé portant sur la politique tarifaire d’Air Algérie, il a été souligné que la hausse des prix des billets d’avion durant la pandémie de Covid-19 était « générale », suivant la logique de l’offre et de la demande.
Akli Amor