Rachid Nadil, président de l’ARH : « L’Algérie passera d’importateur à exportateur de carburants »
La suppression de l’essence Super et Normale a induit une baisse de la facture de l’importation, selon le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil.
Soulignant la baisse du taux de consommation nationale de carburant de 0,6% par rapport à l’année passée avec la consommation de l’équivalent de 3,2 millions de tonnes d’essences et 9,7 millions de tonnes de gasoil, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil a indiqué lors de sa participation aux débats du quotidien Echaab que « la consommation nationale d’essence durant le premier trimestre de l’année en cours est estimée à 800 000 tonnes tandis que la consommation du gasoil est, elle, évaluée à 4,2 millions de tonnes ».
M. Nadil a également mis l’accent sur « l’importance de la décision d’unifier les variétés d’essence mises sur le marché dans la réduction de la facture des importations, bien que la décision de suppression de la vente de l’essence super et normal pour ne laisser que le sans plomb vise aussi à la protection de l’environnement ». En effet, ajoute-t-il, « l’importation de l’équivalent d’un million de tonnes de ces produits coûtait chaque année 2 milliards de dollars au Trésor public ». S’étalant plus sur le volet environnemental, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures fera savoir que « l’essence avec plomb est très nocive pour la santé parce qu’il contient des particules cancérigènes et agit négativement sur le cerveau des enfants qui sont à cause de ce produit moins intelligents et moins concentrés ». « L’Algérie deviendra, dans les prochaines années, un pays exportateur de carburant », a assuré le même responsable qui a expliqué que « cet objectif sera atteint une fois le projet de la raffinerie de Hassi Messaoud est réceptionnée ». « Cette raffinerie qui sera d’une capacité de production de 5 millions de tonnes permettra de réaliser l’autosuffisance et de passer à l’exportation du surplus », assure-t-il, tout en rappelant l’expérience lancée dans l’exportation de carburant puis arrêté non pas à cause du manque de production mais plutôt due à l’impact de la pandémie du Covid 19 sur le transport international.
Le volet de la distribution dans ce domaine n’a pas été absent de l’intervention de M. Nadil qui a fait savoir que « son organisme est actuellement en cours d’étude de demande d’autorisation pour des activités de stockage et de distribution de produits pétroliers dont notamment des stations de vente des lubrifiants et des stations de transformation des huiles et de distribution de carburant dont 90% concernent des demandes de stations de ventes de carburant ». Le président de de l’Autorité de régulation des hydrocarbures évoquera également le projet de voiture électrique fabriquée en Algérie en affirmant que « son organisme suit avec intérêt son évolution pour son importance dans l’optique de fabrication de pièces destinées à ce genre de véhicules ».
Enfin, M. Nadil fera savoir que « le parc automobile utilisant le GPL (SIRGHAZ) compte aujourd’hui quelque 500.000véhicules alors qu’il ne comptait en 2020 que 400.00 véhicules ». Durant le premier trimestre de l’année 2022 en cours, ce parc a consommé quelque 350.000 tonnes de GPL.
Kamel Nait Ameur
