Économie

Embargo et plafonnement des prix sur le pétrole russe : Des craintes de tensions sur le marché pétrolier

Les tensions géopolitiques continuent de peser sur le marché pétrolier. La perspective d’un embargo pétrolier sur les exportations maritimes de pétrole brut russe vers l’Union européenne alimente déjà les craintes sur l’offre. Les analystes s’attendent en ce sens à une envolée des cours du baril d’Or noir d’ici le 5 décembre prochain, date de l’entrée en vigueur de cet embargo. Selon John Kemp de Reuters, l’offre mondiale de pétrole devrait se resserrer considérablement, la Russie étant le plus grand exportateur de pétrole et de carburants au monde. Les fonds spéculatifs aiment à nouveau le pétrole et l’achètent sur le marché à terme dans des volumes considérables, explique-t-il.La semaine dernière, les achats ont atteint 22 millions de barils de Brentet 15 millions de barilsde West Texas Intermediate (WTI).Certains s’attendent à ce que l’embargo pétrolier anti-russe entraîne une baisse d’environ 1 million de bpj de l’offre mondiale.Selon un analyste pétrolier de S&P Global, qui s’est entretenu avec le WSJ, l’Europe pourrait importer davantage de carburants des États-Unis et de la Chine, et réduire ses exportations vers l’Amérique du Sud et l’Afrique. Cela l’aiderait à faire face, bien sûr, mais cela provoquerait un effet d’entraînement sur deux continents différents.L’offre de pétrole est sur le point de se resserrer, et si le G7 parvient à mettre en œuvre son plafonnement des prix et que la Russie cesse de vendre du pétrole aux acheteurs qui s’y conforment, l’offre se resserrera beaucoup.

Sur le marché, les perspectives économiques de la Chine continuent de peser les cours et à les tirer vers le bas. Les prix du pétrole baissaient hier lestés par des indicateurs décevants en Chine et un regain épidémique qui menace la demande du pays, l’un des moteurs de la demande mondiale.

Vers 11h30, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 reculait de 1,09% à 96,85 dollars. Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre, ils perdaient 1,30% à 90,60 dollars. »Les craintes de voir de nouveaux confinements (en Chine) ont entraîné une chute des prix, le marché étant de plus en plus préoccupé par l’état de l’économie mondiale », affirment les analystes d’Energi Danmark.La demande en Chine, l’un des pays qui consomme le plus de brut au monde, inquiète particulièrement depuis que les autorités sanitaires ont assuré que la sévère politique sanitaire du zéro Covid continuera d’être appliquée. »L’optimisme concernant une éventuelle réouverture de la Chine a fait place à la réalisation que toute perspective de réouverture pourrait prendre des mois », résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. »Les dernières données commerciales de la Chine ont également souligné la faiblesse de l’économie », poursuit-il. Les exportations de la Chine ont connu en octobre leur premier repli depuis 2020, sous l’effet des restrictions sanitaires et d’une menace de récession mondiale.Tamas Varga, analyste chez PVM Energy souligne que pourtant, certains investisseurs veulent croire que « l’assouplissement des restrictions est plus une question de +quand+ que de +si+ ».

R.E.

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