Elles coûtent pas moins de 3,5 milliards de dollars par an : Ce que les Algériens dépensent pour leurs vacances
Contrairement à ce que l’on croit, les Algériens ne lésinent pas sur les moyens et mobilisent un budget important pour passer de bonnes vacances. Que ce soit à l’étranger ou en Algérie, les vacances ont mobilisé avant la pandémie un budget global de 3,5 milliards de dollars. Un chiffre qui démontre le potentiel du marché touristique algérien et sur lequel il est nécessaire de capitaliser pour développer le marché touristique local.
Le Directeur général-adjoint du Groupe Hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT), Tarek Seghir a indiqué hier sur les ondes de la Radio algérienne, qu’une étude menée par le groupe de services touristiques démontre que les Algériens ont dépensé, en 2019, pas moins de 3,5 milliards de dollars pour leurs séjours touristiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le même responsable précise dans ce contexte que l’étude qui se base sur des statistiques établies par le groupe touristique, estime aussi que 2,4 millions de personnes visitent l’Algérie chaque année dont 1,3 millions de Tunisiens venant pour des motifs commerciaux. Dans l’autre sens, le même responsable a estimé à 5,73 millions, le nombre d’Algériens partant pour des destinations étrangères et dont la Tunisie qui s’accapare la part du lion en accueillant chaque année 2,8 millions de touristes algériens, sans oublier la Turquie et d’autres destinations. M. Seghir n’a ainsi pas manqué de faire remarquer que ces touristes algériens constituent 70% de la masse touristique étrangère qui choisissent chaque année la destination Tunisie. Aussi, le DG-adjoint du groupe HTT a fait savoir que les responsables et tous les intervenants du secteur sont appelés à inverser cette tendance. Les hautes autorités du pays, explique-t-il, recommandent d’œuvrer à capter cette manne touristique en attirant ce potentiel vers l’offre locale.
Par ailleurs, abordant la saison estivale actuelle, M. Seghir n’a pas manqué non plus d’afficher son optimisme quant à sa réussite après deux années de vaches maigres engendrées par les implications de la pandémie du Covid 19. Le Groupe HTT, prévoit-il, peut retrouver sa pleine activité après la reprise de toutes ses offres cette année notamment dans son volet tourisme de montagne, tourisme balnéaire ainsi qu’au sein des stations thermales. Les capacités de l’Algérie en matière de tourisme dépassent de loin celles des voisins au vue de la position méditerranéenne préférées par 70% des touristes à travers le monde. Une position qui fait que notre pays évolue dans une concurrence sans merci par les prix, ajoute M. Seghir qui estime que « pour cette raison, nous devons tracer des objectifs et avoir une vision à moyen et à long termes ».
Insuffisance de l’offre hôtelière
Aussi, dans l’optique d’atteindre l’objectif de relance touristique à l’horizon 2030, explique-t-il, l’Etat mise sur l’amélioration et la réhabilitation des infrastructures d’accueil, la dotation en équipements modernes du groupe à travers tout le territoire national et surtout passer à la numérisation totale de l’offre touristique nationale. Des objectifs qui ne peuvent être atteints que par la formation et la qualification des ressources humaines, ajoute M. Seghir qui a enfin expliqué que les prix élevés des prestations touristiques en Algérie sont dus essentiellement au souci des autorités du pays à protéger et maintenir l’équilibre financiers des infrastructures hôtelières publiques.
Il est cependant utile de noter que la relance du secteur du tourisme en Algérie souffre d’un certain nombre de problématiques, notamment lorsqu’il s’agit de se positionner sur le marché international. Au-delà des problématiques liées à la question du visa, l’insuffisance des infrastructures d’accueil hôtelière et surtout la cherté des prestations constituent le principal obstacle à la relance du tourisme, malgré les atouts indéniables dont jouit l’Algérie que ce soit en tourisme balnéaire, de montagne, thermale, saharien, de tourisme culturel ou de tourisme d’affaires. Selon les derniers chiffres du ministère du Tourisme communiqué à l’automne dernier, le nombre d’hôtels actuellement disponible est de 1.462 à travers le pays et pour 12.200 lits. Dans ce sens, le ministère du Tourisme a approuvé la création de 2.500 projets, afin de relancer le tourisme dans le pays et de créer plus de 170.000 nouveaux postes d’emploi. Ainsi, plus de 751 nouveaux hôtels sont en cours de réalisation, ce qui permettra la création de 10.000 lits d’ici à 2024. Par ailleurs, 100 projets touristiques doivent entrer en service cette pour la création 7.500 nouveaux lits et 2.800 postes d’emplois.
Kamel Nait Ameur