Sahara occidental : Le pillage marocain s’intensifie
Le dernier rapport de l’Association pour le contrôle des richesses naturelles et la protection de l’environnement au Sahara occidental (AREN) accable le Maroc qui poursuit «le pillage du phosphate sahraoui (…) avec la complicité avec des entreprises impliquées dans le transport et l’importation de ce minerai». Dans son rapport, intitulé « le pillage du phosphate sahraoui au cours du deuxième trimestre 2022», l’association a exigé l’arrêt du pillage, appelant «les entreprises concernées à respecter le droit international et à assumer leurs responsabilités». La même source fait état «des quantités de phosphate pillées au cours du deuxième trimestre de cette année s’élevant à 398.395 tonnes, réparties en sept cargaisons», précisant que «la plupart des ca cargaisons ont été importées par la société Innophos, avec 555.117 tonnes, suivies par la société Paradip, avec 255.114 tonnes et les deux entreprises néo-zélandaises, Ravensdown et Balance Agri-Nutrients avec respectivement 40.077 tonnes et 63.511 tonnes». L’association sahraouie souligne dans le document que «les entreprises impliquées ont utilisé plusieurs méthodes qui ont rendu difficiles les tâches liées à la surveillance et au suivi en empruntant un autre itinéraire que celui utilisé habituellement», citant «plusieurs entreprises impliquées dans le pillage du phosphate sahraoui ». Il s’agit, selon la même association de la société américaine « Innophos qui a bénéficié de la plus grande part de ce pillage durant ces derniers mois». Après une interruption de plusieurs années, malgré son engagement à ne pas reprendre cette activité illégale, et ce dans le cadre de la responsabilité sociale de l’entreprise, la société américaine a repris l’importation du phosphate sahraoui. Dans son rapport, l’association a également attiré l’attention de la communauté internationale sur «la complicité des navires impliqués dans le pillage des richesses sahraouies avec l’occupant marocain», l’invitant à «assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis du peuple sahraoui afin de lui permettre d’exercer son droit de souveraineté sur ses richesses». D’ailleurs, ladite association a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU «à prendre des mesures décisives et dissuasives contre l’occupant marocain afin de l’empêcher de poursuivre le pillage du phosphate sahraoui». Bien que diverses décisions internationales aient clairement établi que le Maroc n’a aucun pouvoir sur ces ressources, le régime de Mohamed VI, soutenu par un puissant appareil répressif, continue de piller les richesses du Sahara occidental sous les yeux d’un monde qui ne semble pas réagir. Les derniers arrêts du tribunal de l’Union européenne du 29 septembre 2021, ont clairement annulé les accords entre l’UE et le Maroc confirmant ainsi que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés et qu’aucun accord ne peut inclure le territoire sahraoui sans le consentement de son peuple et de son représentant unique et légitime, le Front Polisario.
Salim Abdenour