Sommet du G20 : Ce que Chinois et Américains comptent se dire
Le président américain Joe Biden a promis d’exhorter le dirigeant chinois Xi Jinping à maîtriser la Corée du Nord lors de leur première rencontre en tête-à-tête au sommet du G20.
Joe Biden a atterri hier à Phnom Penh, au Cambodge, pour y rencontrer les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) avant son entretien avec son homologue chinois demain lundi à Bali, en Indonésie. La rencontre entre les deux superpuissances intervient après que la Corée du Nord a procédé à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire un essai nucléaire qui constituerait le septième de son histoire.Demain en marge du sommet du G20 en Indonésie, le président américain dira à M. Xi qu’il est dans l’intérêt de Pékin de « jouer un rôle constructif pour réfréner les pires tendances de la Corée du Nord », a déclaré hier à des journalistes Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain. Il lui dira aussi, a-t-il ajouté selon des médias occidentaux qui rapportent l’information, que si le développement des missiles et de l’arsenal nucléaire de Pyongyang « continue sur cette voie, cela entraînera simplement un renforcement de la présence militaire et sécuritaire américaine dans la région ». M. Sullivan, qui s’exprimait à bord de l’avion Air Force One en route vers le Cambodge, a précisé que M. Biden n’allait pas faire de demande à la Chine mais plutôt donner « son point de vue » à M. Xi, précisant que ce point de vue est que « la Corée du Nord représente une menace non seulement pour les Etats-Unis, non seulement pour (la Corée du Sud) et le Japon, mais aussi pour la paix et la stabilité dans toute la région ».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a ajouté sa voix aux appels à une action internationale concertée pour mettre un terme au programme de missiles de Pyongyang, lors d’un mini sommet avec la Chine, la Corée du Sud et l’Asean à Phnom Penh. Tokyo et Séoul sont fortement préoccupés par la récente rafale de lancements dont celui d’un missile balistique intercontinental. MM. Biden et Xi, les dirigeants des deux plus grandes économies du monde, se sont entretenus par téléphone à de multiples reprises depuis que le démocrate est devenu président en janvier 2021. Mais la pandémie et l’aversion de M. Xi pour les voyages à l’étranger les ont empêchés de se rencontrer en personne. Les deux hommes ne manquent pas de sujets à débattre, Washington et Pékin étant à couteaux tirés sur des questions allant du commerce aux droits de l’Homme dans la région chinoise du Xinjiang, en passant par le statut de Taïwan.Biden et Xi abordent le G20 portés par de récents succès chez eux: aux Etats-Unis, les démocrates ont étonné par leurs bons résultats aux élections de mi-mandat tandis qu’en Chine, le chef de l’Etat a obtenu un troisième mandat historique à la tête du pays. Lors du congrès du Parti communiste chinois en octobre, M. Xi a mis en garde contre un climat géopolitique difficile, sans mentionner nommément les Etats-Unis, tout en annonçant le triomphe « inévitable » de la Chine sur l’adversité. Le président russe Vladimir Poutine sera absent du sommet du G20 et enverra à la place son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. M. Lavrov fera valoir le point de vue de Moscou selon lequel les Etats-Unis « déstabilisent » la région Asie-Pacifique en adoptant une approche conflictuelle, rapporte l’agence de presse russe TASS. Le Kremlin entretient des liens étroits avec le Vietnam et la Birmanie, dont l’armée est un important acheteur d’armes russes, tandis que d’autres gouvernements régionaux ont évité de se joindre aux efforts occidentaux visant à isoler Moscou à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
K.L. et agences