Impôts : Vers une nouvelle révision de l’IRG ?
La Directrice générale des impôts, Amel Abdellatif, a évoqué hier la possibilité d’une nouvelle révision de l’impôt sur le revenu global. Bien qu’aucune mesure en ce sens n’ait été prévue dans la Loi de finances 2023 qui vient d’être avalisée par le Parlement et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, une nouvelle révision de l’IRG pourrait être envisagée dans le cadre des dispositions destinées à soutenir le pouvoir d’achat des ménages en sus de la révision de la grille des salaires de la Fonction publique. C’est du moins ce que laisse entendre la DG des impôts, même si une telle mesure doit répondre à certaines conditions afin de préserver l’équilibre du budget de l’État, notamment l’élargissement de l’assiette fiscale pour compenser le manque à gagner qu’une baisse de l’IRG générerait. Lors de son intervention hier lors de la matinale de la troisième chaine de la Radio algérienne, Amel Abdellatif a indiqué qu’«il est possible de réviser davantage le barème de l’IRG à condition qu’on élargisse la population ciblée par la fiscalité et là il faut passer par ce qu’on appelle inclusion fiscale ». La même responsable rappelle ainsi qu’avant de prendre ce genre de mesures,il faut tout revoir pour assurer un équilibre en termes de recettes et pour garantir que ce soit les ménages aux revenus les plus bas qui en profitent le plus. Évoquant la dernière baisse de l’IRG, laDGI indique que cette baisse s’est appliquée en deux temps. «La première étape a permis d’exonérer carrément les salaires égaux ou inférieurs à 30.000 dinars. On a aussi prévu un abattement pour les salaires entre 30.000 et 35.000 dinars. » Un abattement supplémentaire, doit-on rappeler, pour « assurer, justement, cette équité fiscale et respecter la progressivité de l’impôt. »
Pour les retraités, rappelle-t-elle, il y a eu également révision de l’abattement lorsque la pension de retraite variait entre 40.000 à 45.000 dinars. Il en est de même pour les revenus perçus par les personnes aux besoins spécifiques.
Concernant les recouvrements fiscaux, la DG des impôts a précisé le niveau de l’investissement va favoriser la collecte de la fiscalité. Avec la diversification de l’économie, nous arriverons, dit-elle, « à mobiliser beaucoup plus de ressources mais, pour ça il faut réfléchir sur d’autres mécanismes ». Et d’ajouter que « pour mobiliser des ressources, il faut élargir l’assiette fiscale, car en dépit de la fiscalité pétrolière on doit toujours miser sur la fiscalité ordinaire. »
Chokri Hafed