FLN : Montée des tensions autour du congrès
La préparation du 11e congrès du Front de libération national (FLN) se poursuit avec la tenue, au quotidien, des assemblées générales des Qasmas pour l’élection des délégués. Si l’opération se déroule « dans de bonnes conditions » au niveau de la majorité des structures locales concernées, comme l’affirment à chaque fois les responsables du parti, ces derniers jours des tensions ont été constatées au niveau de quelques-unes d’entre elles.
Des vidéos ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux montrant des échauffourées entre militants ayant émaillé les opérations d’élection des congressistes au niveau de certaines Qasmas. C’était le cas notamment, à Bir Khadem et El Harrach, dans la capitale. Dans d’autres cas, des militants ont réagi par des courriers de contestation adressés à la direction. Des « recours » qui d’ailleurs ont été évoqués par le FLN qui, le 2 décembre dernier, avait indiqué, dans un communiqué, que 66 recours ont été déposés dont 45 acceptés. Certaines assemblées ont déjà été refaites alors que d’autres sont programmées pour les jours à venir. Le premier responsable du parti, Abou El Fadl Baadji, précise néanmoins que ces recours, qui concernent d’après lui, des soucis liés au respect de la procédure ou de conditions d’éligibilité pour ce qui est des candidats vainqueurs, ne représente pas grand-chose par rapport au chiffre global, si l’on prend en considération le fait que c’est pas moins de 1200 assemblées générales qui ont été organisées jusque-là. Or, les scènes qui se sont déroulées ces derniers jours au niveau de quelques Qasmas, peuvent suggérer qu’au fur et à mesure que l’opération d’élection des délégués avance la tension monte. Ceci, sachant que la date de la tenue du congrès n’a pas encore été fixée. Après avoir misé dans un premier temps sur certaines dates, en évoquant celle du premier novembre, puis la fin de ce même mois, le SG du parti a exprimé, fin novembre, son souhait que le congrès puisse se tenir avant la fin de l’année. Or, et à près de deux semaines, de la fin du mois de décembre, l’opération d’élection des congressistes n’est pas encore achevée. La contestation, si contestation il y a donc, est-elle si importante pour qu’elle puisse influer sur le calendrier, même non définitif, établi par la direction ? Les responsables du parti refusent de parler de crise ou de contestation interne, affichant à chaque fois leur « satisfaction » quant au déroulement des préparatifs. D’ailleurs, même les personnalités du FLN, dont certains ont initié ces dernières années des mouvements dits de « redressement », affirment qu’elles ne sont nullement impliquées. Contacté par nos soins, l’ancien membre du Bureau politique du parti, Kassa Aissi, tout en réaffirmant son opposition à « la trajectoire prise par le FLN depuis son 10e congrès », tenu en 2012, qui avait vu l’arrivée à sa tête de Amar Saidani, a indiqué que la situation était « prévisible ». Il a précisé néanmoins qu’il n’est concerné ni de près ni de loin par « ce qui arrive » actuellement. D’après lui, la situation est le résultat de l’évolution qu’a connu le parti depuis 2012. « Ce qui a été mal bâti ne réussira pas », a-t-il ajouté. « On ne veut pas compliquer d’avantage la situation. On suit les événements avec dépit », a-t-il encore affirmé, tout en lançant un appel au « rassemblement ». Entre-temps, des Mouhafadhas continuent d’exprimer leur soutien au premier responsable du FLN, Abou El Fadl Baadji. Ce dernier reçoit également des massages allant dans le même sens de la part d’organisation de la société civile ou de la famille révolutionnaire, dont il accueille les responsables au siège du parti, à l’image de l’Organisation nationale des enfants de Chouhadas (ONEC) ou l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) pour les toutes dernières. Baadji avait indiqué que la date de la tenue du congrès sera annoncée à la fin de l’opération d’élection des déléguées. Et celle-ci est apparemment près de se terminer. L’annonce de cette date pourrait être la clé.
Elyas Nour