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Pétrole : Le prix du Brent franchit les 80 dollars

Le prix du baril de Brent, la référence européenne de pétrole brut, a atteint mardi 80 dollars pour la première fois depuis trois ans, en raison d’une hausse de la demande alors que l’offre reste limitée.Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre était en hausse de 0,89% par rapport à la clôture de la veille, à 80,24 dollars à Londres.A New York, le baril de WTI pour le même mois progressait de 1,09% à 76,27 dollars, s’approchant du dernier sommet du début de l’été à 76,98 dollars le baril.C’est en cours de séance asiatique que le contrat de référence en Europe a franchi le seuil des 80 dollars, une première depuis le 23 octobre 2018.

« Les contraintes qui pèsent sur l’offre arrivent au mauvais moment, la demande reprenant progressivement de la vigueur », résume Josh Mahony, analyste.

L’assouplissement des mesures de confinement à travers le monde et la reprise progressive du trafic routier et aérien alimentent le besoin davantage de brut.La hausse récente des prix du gaz entraîne par ailleurs un report de la demande vers l’or noir tandis que l’offre plafonne, dans certains pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui limitent toujours leurs extractions mais aussi chez le premier producteur mondial.Aux Etats-Unis, la production des installations du Golfe du Mexique est encore loin de la pleine capacité, du fait des dégâts causés par l’ouragan Ida fin août.Du côté de l’Opep, le Nigeria a par exemple vu sa production baisser à 1,271 million de barils par jour le mois dernier, contre plus de 1,4 million deux mois plus tôt, selon les chiffres compilés par l’organisation de producteurs.

Le Kazakhstan, membre associé via l’accord Opep+, ainsi que d’autres comme la Libye ou l’Angola, ont aussi vu leur production ralentir cet été.Le déficit de brut qui en résulte « ne s’inversera pas dans les mois à venir », préviennent les analystes, qui voient le baril de Brent atteindre 90 dollars d’ici la fin de l’année.Dans ce contexte, l’évaluation mensuelle du marché par les membres de l’Opep+ à l’issue de leur prochaine réunion lundi prochain est très attendue par le marché. Notons d’un autre côté que l’Opeppense que la demande pétrolière mondiale va continuer à progresser d’ici à 2045, tout en estimant que l’essentiel de cette hausse sera concentrée sur la décennie actuelle.   Dans son rapport annuel sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale publié hier, elle anticipe une demande accrue de 17,6 millions de barils par jour (mb/j) entre 2020 et 2045, pour atteindre 108,2 mb/j à cet horizon. C’est légèrement moins que ce que prévoyait le cartel basé à Vienne l’an dernier.  Pour l’Opep, la demande sera tirée par les pays en développement, tandis qu’elle déclinera dès 2023 dans les pays riches appartenant à l’OCDE.   Au niveau mondial, la croissance de la demande devrait être importante les premières années, avant de ralentir progressivement pour finir par atteindre un quasi plateau après 2035.   Après 100 mb/j en 2019, puis 90,6 mb/j l’an dernier pendant la crise, la demande devrait ainsi remonter à 103,6 mb/j en 2025, 106,6 mb/j en 2030, puis 107,9 mb/j en 2035. La croissance est ensuite quasi nulle jusqu’aux 108,2 mb/j attendus en 2045, prévoit l’Opep.Mohammed Barkindo assure pour par sa part que des « investissements énormes » seront nécessaires pour répondre à la demande. « Sans les investissements nécessaires, de nouveaux épisodes de volatilité et un manque d’énergie à l’avenir sont possibles, ce qui n’est pas dans l’intérêt des producteurs ou des consommateurs », juge-t-il.

R.E.

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