Week-end politique : Action de l’Exécutif et tensions géopolitiques au cœur du discours
Le Parti des travailleurs (PT) a tenu ce week-end une session de son conseil national. Faisant la lecture de la déclaration finale, la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, s’est attardée sur les mesures et décisions récentes prises par les autorités, à l’instar de la permanisation de près de 60 000 enseignants contractuels, qu’elle a jugé positive, comme elle a mis le doigt sur certaines « incohérences » qui, selon elle, caractérisent le programme de l’Exécutif. Le MSP, quant à lui, a organisé les assises de ses statuts et résolutions devant être présentés durant son huitième congrès prévu à la mi-mars prochain.
Le week-end politique a été, une nouvelle fois riche. Un week-end marqué par les préparatifs liés aux congrès de certains partis. Ainsi et une semaine après la tenue du Congrès du Front des forces socialistes, c’est au tour du Mouvement de la société pour la paix (MSP) d’accélérer les préparatifs de son congrès prévu en 2023. Le parti semble passer à une étape supérieure dans la préparation de son congrès devant avoir lieu à la mi-mars prochain. Vendredi et samedi, il a tenu, au complexe de la Mutuelle des matériaux de construction, à Zeralda, ses assises dédiées aux statuts et résolutions du congrès. Il y a eu à cet effet des ateliers consacrés aux statuts, résolutions politiques et économiques, ainsi que pour ce qui est de certaines questions comme celles relatives à l’emploi, la femme et la famille, la jeunesse, l’éducation et la politique étrangère. Il est utile de rappeler que l’actuel président du parti, Abderazak Makri, ne briguera pas un autre mandat lors de ce huitième congrès. Pour l’heure, aucune personnalité du parti n’a exprimé le vœu de lui succéder.
De son côté, le Parti des travailleurs a tenu ce week-end la session ordinaire de son Conseil national du parti. L’occasion pour la première responsable du PT de s’exprimer sur diverses questions liées à l’actualité politique nationale et internationale. Ainsi et dans une déclaration qui a sanctionné les travaux de la session, Louisa Hanoune est revenue sur certaines actions de l’Exécutif, notamment sur le plan social. Des actions qu’elle a saluées, même si elle les juge insuffisantes. « Même s’il y a des décisions partiellement positives dans certains secteurs », il n’en demeure pas moins que d’autres mesures ou déclarations restent « incompréhensibles », dira-t-elle. C’est le cas, note-t-elle, de la dernière décision concernant la titularisation de près de 60 000 enseignants contractuels, qu’elle salue même si, fera-t-elle observer, cela doit être consolidé dans le salaire qui devra être conforme au diplôme. Idem pour l’allocation chômage, qui, rappelle-t-elle, a été conditionnée par l’inscription à un centre de formation professionnelle. Une mesure qui, estime-t-elle, pourrait éventuellement exclure beaucoup, du fait qu’il n’est pas certain que les centres puissent avoir les capacités et l’encadrement nécessaires pour accueillir tous les demandeurs. Un changement par rapport aux « conditions initiales » qui reflètent un certain « atermoiement ». Elle relèvera également un certain manque de coordination au sein de l’Exécutif et des contradictions en ce qui concerne les chiffres communiqués. Elle évoque ainsi le cas d’un « ministre qui affirme que 32 millions d’Algériens bénéficient de la carte Chiffa, alors qu’un autre avance le chiffre de 25 millions ».
Au-delà du volet social, Louisa Hanoune s’attardera sur les questions purement politiques et évoque un contexte « marqué par une fermeture du champ politique, des entraves et des pressions ». Elle s’est également exprimée sur l’article 87 bis du code pénal, et son application avec effet rétroactif, selon ses dires, ce qu’elle qualifie de « dérive ». Il est question, selon elle, de « criminalisation de la pensée politique ». Une situation qui, ajoute la première responsable du PT, « nuit à l’image du pays ». Sur le plan international, Louisa Hanoune, a estimé que la crise russo-ukrainienne, plus précisément, comme elle le signale, la guerre déclarée par l’Otan à la Russie, concerne les Algériens, « en tant que peuple et Nation », pas seulement à cause des retombées de ce conflit, enregistrées à différents niveaux, mais « parce qu’il y a des pressions américaines sur l’Algérie pour l’impliquer dans le conflit ». Chose qu’elle dénonce bien entendu. En dernier lieu, celle-ci s’est attardée sur la situation des travailleurs de certaines entreprises qui ont appartenu aux hommes d’affaires en prison, à l’image de l’ETRHB et de KouGC, qui sont « licenciés » ou « sans salaires depuis plus d’une année ». « Des solutions doivent être trouvées », a-t-elle estimé.
De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND) a organisé, hier, un forum sous le thème : « Le droit des peuples à l’autodétermination, le cas du Sahara occidental ». Deux jours auparavant, le bureau national du parti s’était réuni en session ordinaire. Dans une déclaration, celui-ci s’est notamment félicité des dernières mesures et décisions prises par l’exécutif, sur le plan économique, comme il a loué « les réalisations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, durant ces trois premières années à la tête de l’Etat ».
Elyas Nour