Palestine occupée : L’odieux racket de Benjamin Netanyahou
Le sous-secrétaire général des Nations Unies pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique au Département des affaires politiques, Khaled Khiari, a fait part, durant le week-end, devant le Conseil de sécurité, de son inquiétude concernant la visite du ministre extrémiste sioniste, Itamar Ben Gvir, le 3 janvier sur l’esplanade d’Al-Aqsa.
« Comme nous l’avons vu à de nombreuses reprises dans le passé, la situation sur les Lieux saints est profondément fragile, et tout incident ou tension peut déborder et provoquer des violences dans (…) toute la région », a encore dit le haut responsable onusien.
Le responsable onusien a réitéré l’appel du secrétaire général de l’ONU à « s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’aggraver les tensions à l’intérieur et autour des Lieux saints, et à maintenir le statu quo, conformément au rôle particulier du Royaume hachémite de Jordanie ». L’intrusion du responsable sioniste, « est considérée comme particulièrement incendiaire étant donné le plaidoyer passé de Ben Gvir pour des changements au statu quo », a-t-il observé. « En ce moment sensible, tous les efforts visant à faire baisser les tensions doivent être encouragés, tandis que les provocations, les mesures incendiaires, les actions unilatérales et les menaces de violence doivent être catégoriquement rejetées », a-t-il conclu.
Le gouvernement de Benyamin Netanyahou reste cependant sourd aux appels à la désescalade de la communauté internationale. Au contraire, il cherche à mettre le feu aux poudres et à aller à la confrontation avec les Palestiniens. Tel-Aviv veut dans un premier temps faire payer aux Palestiniens l’adoption, le 31 décembre, sur demande de l’Autorité palestinienne, d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se pencher sur la question de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens.
Adoptée deux jours après l’investiture du nouveau gouvernement israélien, la résolution, non contraignante, appelle aussi l’entité sioniste à mettre fin à la colonisation juive en Cisjordanie et exhorte la CIJ à déterminer «les conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination». Dénonçant une «guerre politique et légale contre l’Etat d’Israël» lancée par l’Autorité palestinienne, le gouvernement de Benyamin Netanyahou affirme qu’il «ne restera pas les bras croisés» et «répondra comme il se doit».
L’entité sioniste a ainsi annoncé vendredi l’adoption de sanctions contre l’Autorité palestinienne. La décision, prise jeudi lors de la première réunion du cabinet de sécurité du nouveau gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou, consiste à octroyer à « des familles de victimes d’attaques palestiniennes » environ 139 millions de shekels (37,3 millions d’euros) prélevés sur ce que l’entité sioniste perçoit en taxes douanières pour le compte de l’Autorité palestinienne.
Tel-Aviv retiendra également d’autres fonds perçus pour l’Autorité palestinienne, à hauteur de ce que celle-ci a versé en 2022 aux Palestiniens et à leurs familles. L’Autorité palestinienne verse chaque mois des allocations aux familles des Palestiniens emprisonnés dans les geôles sionistes et des «martyrs», qu’il s’agisse de Palestiniens morts en menant des attentats antisionistes ou lors de heurts avec l’armée d’occupation en Cisjordanie. Le cabinet de sécurité a également décidé de geler des projets de construction palestiniens dans certains secteurs des territoires palestiniens occupés. En somme, il s’agit d’un racket pur et simple qui est destiné à étouffer financièrement l’Autorité palestinienne. Un chantage qui intervient à un moment où les territoires palestiniens subissent une crise économique aiguë. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, le secrétaire du Comité exécutif de l’Organisation de libération de Palestine (OLP), Hussein Al-Sheikh, et le ministère des Affaires étrangères ont dénoncé ces sanctions contraires à la légalité internationale.M. Abu Rudeineh a déclaré dans un communiqué que «les mesures annoncées par le gouvernement d’occupation en réponse à la démarche palestinienne auprès des institutions des Nations unies sont condamnées et rejetées, qu’il s’agisse de ponction des fonds ou de toute autre mesure».Il a appelé «la communauté internationale, notamment l’administration américaine, à prendre des mesures immédiates pour faire cesser ces menaces, qui sont contraires à toutes les résolutions de la légalité internationale», ajoutant que le gouvernement sioniste «ignore de manière flagrante le droit international ce qui nécessite une position internationale ferme envers cette anarchie».Et de poursuivre: «Les droits des Palestiniens ne sont pas négociables, et notre peuple palestinien et ses dirigeants sont capables de protéger les droits des Palestiniens approuvés par les résolutions de la légalité internationale, quel qu’en soit le prix».Pour sa part, le secrétaire du comité exécutif de l’OLP, Hussein Al-Sheikh, a déclaré dans un tweet que les mesures sionistes «ne décourageront pas les Palestiniens de poursuivre l’entité sioniste au niveau international».Il a ajouté : «les mesures annoncées par l’entité sioniste, dont la principale est la confiscation continue de notre argent, ne nous détourneront pas de notre objectif de la poursuivre devant les institutions et forums internationaux et d’exposer ses politiques contre le peuple palestinien».Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires étrangères a considéré ces mesures comme «une violation flagrante des obligations de l’entité sioniste en tant que puissance occupante et une persistance dans la rébellion contre le droit international et les accords signés».
Khider Larbi