Sur un air de cheikha Remiti
« Ana wa gh’zali yaaa mma, ma, ana wa gh’zali fe dj’bel ellaghtou fe ennouar »
Oh ! Qu’est ce tu fais, pauvre malheureux ? Je suis heureux, je chante ! Pourquoi cet air désemparé ?
Et tu ne trouves rien d’autre à chanter que cette chanson ? C’est un tube de Cheikha Remitti, c’est de l’art et elle fait partie du patrimoine culturel ! Le raï, tu connais ? Mais malheureux, ça vient d’être banni par le ministère de la Culture qui interdit la diffusion des chansons « vulgaires » !
Vulgaire toi-même ! Ffffff (je sifflote), je chante, chante encore et me contrefiche de tes interdits, « Ana wa gh’zali yaaa mma, ma, ana wa gh’zali fe dj’bel ellaghtou fe ennouar ». En plus c’est une chanson romantique qui fait les éloges de la nature et des bêtes. Qui y a-t-il donc de vulgaire chez une gazelle, dans un djbel à cueillir des fleurs ?
Mais, sacré bon sang, tout est grossier dans cet air qui évoque l’alcool, le dévergondage et le féminisme. Féminisme ou pas, sais-tu au moins que la musique de la « Mamie du Raï », ça cartonne fort chez les jeunes, dans les boites de nuit, les cabarets et les bars. Il n’y a que ça qui marche. Faut-il aussi fermer ces endroits ? Et puis, le raï c’est chic et ça vient d’être inscrit au patrimoine de l’Unesco, alors je le chante !