Une réunion restreinte du MNA est prévue l’été prochain à Alger : Raviver le Non-alignement
Acteur important du Mouvement des Non-alignés, l’Algérie abritera l’été prochain une réunion restreinte de l’organisation.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé hier lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ougandais, Yoweri Museveni, qui effectue une visite d’Etat de quatre jours en Algérie, que notre pays abritera l’été prochain une réunion restreinte du Mouvement des non alignés (MNA). Si les détails et l’ordre du jour de cette réunion n’ont pas été dévoilés, il est clair que cette réunion devra se pencher sur les défis que le MNA doit relever dans la conjoncture internationale actuelle. Il est vrai que l’Algérie a toujours joué un rôle important du Mouvement des Non-alignés. Aussi, et face à la conjoncture géopolitique actuelle qui impose une redistribution des cartes dans un monde multipolaire en gestion, l’Algérie plaide pour une adaptation et une évolution du Mouvement des Non-alignés, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle et de peser en faveur d’un ordre international et économique plus juste. Le Président Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs souligné dans un discours lu en son nom par le Premier ministre lors du au Sommet du groupe de contact du Mouvement des non-alignés au début de mois de mars l’impératif de « renouveler leur engagement vis-à-vis du mouvement et de redoubler d’efforts pour redynamiser son rôle dans le rééquilibrage des relations internationales marquées par de nouveaux défis et enjeux ».
Convergence des vues sur les questions africaines
Notons par ailleurs que lors de cette conférence de presse, le président de la République a mis en avant hier la convergence des vues entre l’Algérie et l’Ouganda sur plusieurs questions, notamment africaines questions africaines, témoigne de l’importance de la solidarité et l’entraide entre les pays du continent africain. L’Algérie et l’Ouganda s’accordent sur le soutien du droit des peuples à la liberté, à l’indépendance et à la décolonisation. Par ailleurs, le président de la République a exprimé sa considération quant à la position inaliénable de l’Ouganda « soutenant le processus de décolonisation au Sahara occidental et la défense du droit du peuple palestinien à l’établissement d’un Etat indépendant ».
Le Président Tebboune a invité, dans ce sens, les Africains à « redoubler les efforts collectifs et à fournir plus d’appui politique et financier pour les peuples sahraoui et palestinien », appelant la Communauté internationale à « assumer ses responsabilités historiques » à même de permettre aux peuples sahraoui et palestinien d’exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Après avoir rappelé, dans ce sillage, les répercussions des différentes crises que traverse le continent africain, lesquelles ont donné lieu à une situation économique précaire et à des conflits internes, le Président Tebboune a souligné « le rôle de l’Algérie pour la consolidation de la paix et de la stabilité, notamment dans la région du Sahel ».
L’Algérie, en sa qualité de présidente du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, considère que l’accord, signé en 2015, « constitue un cadre idoine pour une résolution pérenne de la crise que traverse ce pays frère », a poursuivi le chef de l’Etat. Le président de la République a également salué la contribution de l’Ouganda « dans la médiation pour endiguer la crise multidimensionnelle dans les régions Est de la République démocratique du Congo ». Le président de la République a affirmé, à cette occasion, que la concertation entre l’Algérie et l’Ouganda pour coordonner les positions lors des échéances régionales et internationales « est satisfaisante », soulignant dans ce cadre « le soutien absolu de l’Algérie à l’Ouganda dans ses préparatifs du 19e Sommet de la conférence des pays non-alignés, prévu à la fin de l’année en cours à Kampala, et du Groupe des 77+Chine ».
Les deux présidents ont en outre exprimé lors de leurs entretiens leur volonté de booster les relations algéro-ougandaises dans tous les domaines, et hisser leur coopération économique au niveau de l’entente politique. Cette visite a également « renforcé les relations de fraternité et de solidarité unissant les deux pays, marquées par une concertation bilatérale régulière », a ajouté le président de la République. Il a, d’autre part, mis en avant « le souci de l’Algérie de développer ses relations avec l’Ouganda et sa profondeur africaine, une démarche qu’elle considère comme une orientation stratégique », ajoutant que la visite du président ougandais « se veut une occasion pour œuvrer ensemble à la promotion des relations bilatérales à travers l’exploitation des moyens offerts dans les deux pays ». Le président de la République a exprimé, en outre, la disponibilité de l’Algérie à faire profiter l’Ouganda de son expérience dans les domaines de l’énergie, du tourisme, de l’agroalimentaire, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, saluant à l’occasion son homologue ougandais pour les découvertes pétrolières enregistrées dans son pays de par leur apport dans la promotion du partenariat entre les deux pays dans le domaine énergétique. A cette occasion, il a mis en avant l’importance qu’il accorde à la réunion de la deuxième session de la commission mixte, qui permettra aux deux pays « d’enrichir le cadre juridique de coopération », souhaitant que « la réunion soit programmée prochainement » et que les deux pays œuvrent ensemble à activer le conseil d’affaires algéro-ougandais ». Dans le volet économique, le président de la République a indiqué que « 150 hommes d’affaires algériens se rendront prochainement à la capitale ougandaise Kampala pour examiner les opportunités de partenariat avec leurs homologues ougandais ». Le Président Tebboune a, par ailleurs, rappelé que l’Algérie avait initié, dans le cadre de l’intégration continentale, des projets structurants comme la Route transsaharienne, le Gazoduc (Algérie-Nigeria), et la Dorsale transsaharienne à fibre optique, soulignant que « l’Algérie s’emploie, aux côtés de l’Ouganda et des frères africains, à la réalisation de l’intégration économique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ». Partant de sa conviction que la sécurité et la stabilité sont étroitement liées au développement, l’Algérie « n’a pas hésité à apporter son aide à certains pays du continent, à travers l’assistance technique et logistique, et les programmes de développement », ajoute le Président Tebboune qui a rappelé l’octroi d’un milliard de dollars US pour « exprimer l’élan de solidarité avec les frères du continent africain ».
Notons que deux accords et cinq mémorandums d’entente dans plusieurs domaines de coopération bilatérale ont été signés hier à l’issue des entretiens entre les deux présidents. Ces accords et mémorandums d’entente concernent les domaines de l’Energie, du Tourisme, de l’Agriculture, de la Santé animale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A l’issue des entretiens, Yoweri Museveni, a indiqué que l’Algérie est un « partenaire fiable » pour son pays, soulignant sa « contribution positive » dans le développement et l’intégration de l’Afrique. Notons que le président ougandais a entamé samedi une visite d’État en Algérie qui doit s’achever demain.
Chokri Hafed