Normes de qualité en Algérie : Des avancées substantielles en matière d’accréditation
L’Algérie a réussi en 60 ans d’indépendance à assoir les bases de l’accréditation dans le pays et à en généraliser les opérations à travers les différents départements ministériels permettant ainsi aux entreprises économiques de mettre en exergue leurs performances et commercialiser aisément des produits de haute qualité sur les marchés nationaux et à l’étranger. Dans ce cadre, le directeur général de l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), Nourredine Boudissa a expliqué dans un entretien à l’APS que les certificats délivrés aux différents laboratoires et entreprises d’analyses et d’étalonnage, à leur demande, attestent de la capacité organisationnelle et technique de ces entreprises en termes de services d’essai, d’analyse, d’étalonnage, d’inspection ou de délivrance des certificats pour les produits, systèmes de management ou individus. Pour M. Boudissa, la priorité accordée ces dernières années au développement d' »Algerac » est de nature à « renforcer le processus de qualité engagé par les pouvoirs publics ». Ce processus, a-t-il dit, est couronné par « la création d’une infrastructure nationale de qualité pour améliorer la capacité concurrentielle des entreprises et faciliter leur intégration à l’économie mondiale, en sus de concrétiser les démarches d’adhésion du pays à plusieurs blocs économiques internationaux agissants ». Algerac s’attèle désormais à relever le défi de l’adaptation à la demande, en veillant à trouver des solutions adaptées aux programmes techniques tracés par les différents départements ministériels en termes d’accréditation, notamment après que le secteur de l’industrie ait fait de l’année 2023 « celle de la qualité ». Pour faire face à ce défi, M. Boudissa a souligné que les différents départements ministériels, y compris les associations professionnelles veillent à adhérer à la démarche d’accréditation, document désormais exigé pour confirmer la performance de l’entreprise et du produit. Depuis sa création en 2005, en vertu du décret exécutif n 466-05, Algerac oeuvre à augmenter progressivement ses capacités pour jouer un rôle de premier plan en tant qu’outil national fondamental d’évaluation de la conformité, notamment après sa reconnaissance par plusieurs instances arabes, africaines et européennes. Il s’agit particulièrement de l’Organisation internationale des organismes d’accréditation (International Laboratory Accreditation Cooperation-ILAC) à laquelle il a adhéré en 2017, de l’International Accreditation Forum (IAF) en (2011), la Coopération européenne d’accréditation (EA) en (2017), l’Organisation arabe d’Accréditation (The Arab Accreditation Cooperation-ARAC) en (2010 ), l’Institut de normalisation et de métrologie pour les pays islamiques (INMPI) en (2011) et l’Organisation africaine d’accréditation en (2019). Algerac entend déposer une nouvelle demande pour ajouter 3 autres normes de reconnaissance internationale, comportant tout ce qui concerne les laboratoires biologiques, la certification du système de gestion de la qualité et des produits, pour obtenir un total de 6 normes internationales.
Selon M. Boudissa, la délivrance du certificat d’accréditation nécessite un travail purement technique pendant une année complète, tout en réalisant le travail conformément aux normes internationales reconnues afin de pouvoir préserver la reconnaissance internationale d’Algerac. L’instance a également signé des accords de coopération et des mémorandums d’entente avec plusieurs pays, dont la Belgique, la Tunisie, la Mauritanie, la France, la Corée, la Turquie et l’Egypte, dans le but de développer l’accréditation dans différents domaines. Ces avancées sont rendues possibles grâce au « grand intérêt » des hautes autorités du pays, ce qui fait que l’organisme s’oriente vers l’élargissement des domaines d’intervention, notamment dans le contexte de la démarche en cours de développement des exportations hors hydrocarbures. Une démarche qui nécessite d’ailleurs une mobilisation des capacités financières, humaines et matérielles et une intensification de la formation pour permettre aux ressources humaines de maîtriser les processus d’évaluation. Algerac a contribué à l’accréditation de 8 laboratoires sous la supervision du ministère du Commerce, avec la participation aux comités de réflexion pour aider à l’amélioration et au renforcement de la politique de qualité dans plusieurs secteurs dans le but de créer un contrôle capable d’assurer la qualité et la conformité des produits. Cette transformation a permis une augmentation positive de l’activité de l’organisme au cours des années 2021 et 2022, en atteignant un taux de croissance de plus de 40%, a précisé M. Boudissa.
APS