Soudan : Les combats persistent malgré la trêve
Le conflit entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan a fait plus de 190 morts parmi les enfants et environ 1 million de personnes ont fui leurs foyers, a déclaré mardi Volker Perthes, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, au Conseil de sécurité des Nations unies.
« Selon le syndicat des médecins, plus de 860 civils ont été tués, dont plus de 190 enfants. Environ 3.500 civils ont été blessés. Beaucoup sont portés disparus. Plus d’un million de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers: plus de 840.000 personnes cherchent un refuge dans des régions plus sûres du pays, et 250.000 ont fui le pays », a-t-il indiqué.
Le 20 mai, les délégations des parties au conflit au Soudan, l’armée et les FSR, sont parvenues à un accord sur une trêve humanitaire d’une semaine. Un cessez-le-feu qui est , comme ceux qui l’ont précédé, loin d’être respecté. En effet, les combats continuaient à Khartoum hier malgré l’entrée en vigueur officielle de la trêve censée laisser passer civils et aide humanitaire au Soudan. « Des tirs sporadiques d’artillerie » résonnent dans Khartoum, rapporte mardi matin un habitant à l’AFP. Juste après le début de la trêve à 19H45 GMT lundi, d’autres habitants de Khartoum faisaient déjà état de combats et de frappes aériennes. Les deux camps ont annoncé vouloir respecter ce cessez-le-feu mais lundi, l’ONU avait déjà dénoncé « des combats et des mouvements de troupes alors que les deux camps se sont engagés à ne pas chercher à prendre l’avantage militaire avant l’entrée en vigueur de la trêve ».
Tôt mardi, le syndicat des médecins a annoncé la fermeture d’un nouvel hôpital dans la grande banlieue de Khartoum. Pris entre deux feux, son personnel a été forcé d’arrêter de travailler. D’un côté, « plusieurs fois, des combattants des FSR ont agressé des patients et du personnel soignant en tirant dans les couloirs de l’hôpital », rapporte le syndicat. De l’autre, des haut-gradés de l’armée régulière mènent « une campagne de mensonges et de rumeurs » contre les médecins, qui reçoivent « des menaces contre leur personne ». Les médecins ne cessent d’alerter sur le sort dramatique des hôpitaux: à Khartoum, comme dans la région du Darfour (ouest), la région du pays la plus meurtrie par les combats avec la capitale, ils sont quasiment tous hors d’usage. Ceux qui n’ont pas été bombardés n’ont plus de stocks ou sont occupés par des belligérants.
Si l’armée contrôle les airs, elle a peu d’hommes dans le centre de la capitale, tandis que les FSR, elles, occupent le terrain à Khartoum. De nombreux habitants les accusent d’avoir pillé leurs maisons ou d’y avoir installé des QG. Si le conflit continue, alerte l’ONU, un million de Soudanais supplémentaires pourraient fuir vers les pays voisins qui redoutent une contagion de la violence.
APS