Mali : Bamako demande le « retrait sans délai » de la Minusma
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé vendredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le « retrait sans délai » de la mission des Nations unies dans son pays (Minusma), dont il a dénoncé « l’échec » pour répondre au défi sécuritaire.
« Le réalisme impose le constat de l’échec de la Minusma dont le mandat ne répond pas au défi sécuritaire », a déclaré M. Diop devant les membres du Conseil de sécurité qui doivent se prononcer le 29 juin sur un renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix qui expire le 30 du même mois. « La Minusma semble devenir partie du problème en alimentant les tensions communautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale du Mali », a-t-il estimé. Et d’ajouter dans ce sens: « Cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations à l’égard de la Minusma et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la Minusma ». La renouveler ou non « est une décision qui doit être prise par le Conseil » de sécurité, a noté le chef de la Minusma, El Ghassim Wane. Mais « le maintien de la paix est basé sur le principe du consentement du pays hôte, et sans ce consentement, les opérations sont presque impossibles » a-t-il déclaré à la presse.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, soulignant qu’un statu quo n’était pas viable, avait en janvier mis sur la table trois options, d’une augmentation des effectifs à un retrait total des troupes si des conditions clés n’étaient pas remplies, notamment la circulation sans entrave des Casques bleus et l’avancée de la transition politique. En début de semaine, il a finalement recommandé au Conseil la solution intermédiaire : une « reconfiguration » de la mission pour la concentrer, à effectifs constants, sur un nombre limité de priorités.
R.I.