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L’initiative de la « main tendue » et du rassemblement national initiée par le Président Tebboune : La quête du compromis et des garanties

Le préalable qui fait l’unanimité de la classe politique consiste en la libération des détenus d’opinion, à l’ouverture des champs politique et médiatique

 comme une sorte d’apaisement du climat politique mais aussi comme une garantie sûre pour pouvoir concrétiser et mettre en branle l’initiative de la « main tendue » et le rassemblement national initiée par le président Tebboune.

L’initiative de la « main tendue » et du rassemblement national lancée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, fait son bonhomme de chemin. Les appréciations se font exprimer d’une manière claire de la part de la classe politique et de la dynamique de la société civile.

Cette démarche qui se veut rassembleuse et consensuelle ne se définit pas comme démarche inhérente à des calculs étroits en intime relation avec le jeu du pouvoir et de repositionnement sur l’échiquier politique national.

Elle s’inspire du contexte particulier qui caractérise l’Algérie et la région dans laquelle elle se trouve. Les dangers se font sentir, la volonté belliciste des puissances étrangères se fait manifester en plaidant pro domo leur cause de reconquête néocoloniale.

Le front interne s’impose avec acuité et insistance pour parer aux risques et menaces au niveau des frontières du pays qui se sont transformées en une véritable ceinture du feu.

Le rassemblement des forces vives de la patrie est devenu une condition sine qua non pour permettre au pays d’aller de l’avant de façon unie et solidaire.

Certes, l’enjeu est grand, cela exige d’asseoir une approche dont le compromis doit constituer l’alpha et l’oméga de ce processus qui vise à consacrer le sursaut salvateur.

La classe politique dans son ensemble ne rejette pas l’initiative, elle s’inscrit par principe à la démarche mais pose ses préalables. Il reste maintenant de peaufiner les contours de cette initiative pour qu’elle puisse enclencher une dynamique de mobilisation de tout le spectre politique et de la société civile.

Certains partis au sein de l’opposition émettent des réserves quant aux tenants et aboutissants de l’initiative qui ne reste jusqu’à maintenant qu’une idée générale qui a besoin d’une esquisse pour mettre terme aux rumeurs et ouï-dire émanant des apprentis sorciers qui n’apprécient pas que le pays puisse se doter d’une alternative crédible et en mesure de mobiliser la majorité des Algériens et des Algériennes autour de l’essentiel, à savoir, le consensus national et le rassemblement patriotique pour faire barrage aux détracteurs de l’Algérie souveraine et indépendante.

Il y a eu auparavant des initiatives qui ont été menées par l’opposition où les revendications se faisaient exprimer autour de la transition démocratique. Cette initiative qui remonte à 2014 était estampillée du sceau de la plate-forme du Mazafran. 

La Coordination pour la transition démocratique (CLTD) avait suggéré une démarche de sortie de crise à cette époque via un accord consensuel qui concerne le pouvoir et l’ensemble de la classe politique.

Cette initiative n’a pas pu tenir face aux attitudes des partis qui constituaient cette structure trans-partisane. Les élections législatives du 4 mai 2017 ont fait en sorte de faire capoter la démarche de la CLTD à cause de la participation du MSP à cette joute électorale avec d’autres partis de l’opposition.

Il y a eu aussi une autre dynamique qui se voulait rassembleuse de toutes les forces politiques et associatives autour d’un dialogue national pour trouver une issue consensuelle à la crise qui frappait de plein fouet la situation politique née de l’élan historique du 22 février 2019.

Il s’agissait du forum national pour le dialogue qui a vu le jour dans un contexte fébrile et délicat qui caractérisait le pays. Sa plate-forme plaidait pour « une issue de crise basée sur un consensus qui sera l’œuvre du pouvoir effectif et les partis politiques, des personnalités et des organisations de la société civile ».

Ces deux expériences du rassemblement des forces nationales n’ont pas eu la chance de se concrétiser sur le terrain politique de l’époque, un terrain qui était miné par les tiraillements qui ont marqué cette période particulière dans les annales politiques du pays.

Aujourd’hui, le terrain est balisé pour qu’une telle initiative puisse se matérialiser. Le bon sens politique doit être valorisé pour pouvoir mettre en place un véritable compromis politique à même de réaliser le sursaut salvateur tant attendu par la classe politique et la dynamique de la société civile.

Le préalable qui fait l’unanimité de la classe politique consiste en la libération des détenus d’opinion comme une sorte d’apaisement du climat politique mais aussi comme une garantie sûre pour pouvoir concrétiser et mettre en branle l’initiative de la « main tendue » et le rassemblement national initiée par le Président Tebboune. A l’unanimité, la classe politique semble avoir trouvé son consensus autour des questions relatives à « l’ouverture des champs politique et médiatique, l’abrogation de l’arsenal juridique répressif, la fin au recours arbitraire et systématique à la détention préventive, et le respect des libertés individuelles et collectives ». Il est surtout question de rétablir« la confiance entre les citoyens et les gouvernants ». Des « mesures fortes d’apaisement et d’ouverture » de la part des pouvoirs publics peuvent permettre l’enclenchement du processus de réunification. Le consensus national et le rassemblement patriotique ne peuvent aucunement atteindre leur objectif escompté si le balisage du terrain politique et médiatique ne sera accompagné par des gestes concrets de la part du pouvoir en place en ouvrant le champ politique et en démocratisant davantage les institutions de l’Etat et de la société.

Rachid Nassouti

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