Réunion de la Cédéao, ce jeudi, à Abuja : Un règlement diplomatique de la crise au Niger privilégié
Les dirigeants de la de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se réunissent de nouveau aujourd’hui à Abuja au Nigéria pour se pencher sur les mesures à prendre pour inciter les putschistes à Niamey à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et ce après l’échec de la tentative de médiation qu’ils ont initié. Une réunion qui intervient quelques jours après l’expiration du délai que la Cédéao avait donné aux putschistes pour rétablir l’ordre constitutionnel. Et si l’organisation sous régionale avait un temps envisagé le recours à l’intervention militaire, celle-ci semble aujourd’hui écartée au bénéfice d’une solution diplomatique à la crise, Ainsi, le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, estime que « la diplomatie » est la « meilleure voie à suivre » pour résoudre la crise au Niger. Son porte-parole, Ajuri Ngelale a indiqué mardi face à la presse que Bola Tinubu
et les dirigeants des autres pays de la Cedeao « préféreraient une résolution obtenue par des moyens diplomatiques, par des moyens pacifiques, plutôt que tout autre », précisant que cette position serait maintenue « en attendant toute autre résolution qui pourrait ou non résulter du sommet extraordinaire de la Cedeao prévu jeudi ». « Chaque vie humaine compte, et cela signifie que chaque décision prise par le bloc (ouest-africain) le sera en tenant compte de la paix, de la stabilité et du développement non seulement de la sous-région, mais aussi du continent africain », a-t-il assuré. Il est vrai que l’option d’une intervention militaire n’a aucune couverture juridique en plus d’avoir suscité une forte opposition, notamment de la part de l’Algérie qui a pesé de tout son poids diplomatique pour privilégier une solution diplomatique à la crise et rétablir l’ordre constitutionnel auquel elle reste fermement attachée. D’autre pays, comme les Etats-Unis, l’Italie et l’Allemagne ont également privilégié la voie diplomatique.
Le torchon brûle entre Paris et Niamey
Sur le terrain, cependant, la situation reste tendue et le torchon brûle entre Niamey et Paris laquelle avait soutenu l’intervention militaire. Les militaires au pouvoir au Niger accusent la France d’avoir violé la fermeture de l’espace aérien, en vigueur depuis le 6 août. Selon le CNSP, les « forces françaises ont fait décoller » au Tchad « un avion militaire » qui « a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien » à son entrée. Ils l’ont également accusé d’avoir mené une frappe au Niger qui aurait contribué à la « libération d’éléments terroristes ». Des accusations démenties par Paris. «Le mouvement aérien réalisé ce jour au Niger a fait l’objet d’un accord préalable et d’une coordination technique avec les forces nigériennes, autorisation confirmée par écrit», selon un communiqué conjoint du ministère français des Affaires étrangères et du ministère français des Armées. Et précise qu’«aucune attaque contre un camp nigérien n’a eu lieu» et «aucun terroriste n’a été libéré par les forces françaises qui luttent contre ce fléau depuis de nombreuses années au Sahel au péril de la vie de leurs soldats».
Hocine Fadheli