Le FFS appelle à l’unité et à la mobilisation de la classe politique : Faire face aux défis extérieurs
Le Front des forces socialistes a célébré, hier à Alger, le 60e anniversaire de la création du parti.
En prenant la parole, son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, profitera pour rappeler à l’assistance le parcours du FFS en faisant une halte pour « vanter » l’engagement du parti et son militantisme pour défendre les libertés démocratiques et contrer «les déviations autocratiques » et ce, dès sa création au lendemain de l’indépendance. Une halte aussi pour souligner l’attachement du plus vieux parti d’opposition à l’unité du pays et à la défense des intérêts suprêmes de la Nation.
Le FFS qui vient de lancer son initiative politique rappelle être resté « une force constructive et proactive » engagée pour la préservation de l’unité populaire, de sa cohésion et défend l’Etat nation persiste à afficher sa détermination que « ni le système de gouvernance ni les discours populistes venant d’ici et là ne nous ont déviés de notre engagement envers la cause nationale et la démocratie ».
Le chef de file du plus vieux parti de l’opposition qui fera référence au contexte « sensible et particulier » que vit le pays réitère la disposition de son parti « (…) à mettre (son) capital entre les mains du groupe national pour poursuivre le projet national à travers la cristallisation d’une initiative nationale unificatrice » et appelle les « élites en général et la classe politique en particulier pour assumer leurs responsabilités et s’adapter aux évolutions nationales, régionales et internationales ». « Nous devons nous aligner sur ces réalités à tous les niveaux afin de répondre aux aspirations populaires en faveur de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale en fournissant des espaces de lutte qui redonnent espoir et donnent un sens et une utilité à leur mobilisation. Cela contribuera à renforcer notre nation et à construire une conscience collective face aux questions fondamentales de notre pays », dira Aouchiche. Dans une sorte de reproche adressé à cette élite et à la classe politique qui a déserté la scène politique, l’orateur dira qu’ « alors que nous vivons des circonstances marquées par l’absence d’horizon, nous devons tous reconnaître que le retrait ou l’abstention ne feront qu’aggraver les choses ». Rappelant le contexte international « complexe », il dira que « l’Algérie et notre continent africain ne seront pas à l’abri de ces profonds changements ni de leurs répercussions » et appelle à se préparer à faire face « aux défis extérieurs qui en découlent ». Il conditionnera cependant ces « préparatifs » en soutenant que « tout projet de cette nature doit être accompagné de stabilité et d’harmonie internes, d’un débat national et d’accords sur les choix stratégiques de notre pays, ainsi que de la mise en œuvre de réformes politiques et économiques structurelles pour y parvenir ». « La situation internationale et régionale actuelle est d’autant plus dangereuse que notre contexte national est marqué par l’incertitude, l’impasse et l’absence d’un projet national clair et unificateur », estimera Aouchiche qui préconise une approche susceptible d’offrir « des solutions à nos problèmes internes et faire face aux défis et aux risques extérieurs ». Pour cela, il considère que la réponse se trouve dans « le dialogue plutôt que dans la pensée et la gestion unilatérales », « la concession et le consensus plutôt que l’entêtement et l’exclusion », « la restauration de la politique et des partis plutôt que la marginalisation de la scène politique et des partis » et enfin « la promotion du débat public plutôt que la fermeture systématique et la diabolisation des opinions opposées et des oppositions ». Se montrant critique, le premier secrétaire du Front des forces socialistes estime qu’ « il est impossible de garantir l’engagement de nos citoyens en adoptant des discours qui contredisent la réalité, en créant des organes et des organisations symboliques sans base populaire. Cela ne fera que les pousser vers des tendances extrémistes et populistes, ce qui prépare le terrain à des réactions imprévisibles ».
Aouchiche s’attaquera ensuite à la question économique considérant que « notre économie n’a pas encore émergé de son état chronique d’hésitation concernant l’adoption d’une économie diversifiée créatrice de richesse et d’emploi. Elle reste prisonnière de l’approche rentière mortelle ».
Et de rappeler la situation sociale difficile qui creuse encore plus « la crise de confiance », demandant « aux autorités de prendre des mesures efficaces pour mettre fin à cette situation détériorée qui a considérablement augmenté le mécontentement populaire ».
Lyes Saidi