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FLN : La contestation reprend

Le mouvement de contestation qui secoue le FLN depuis le mois de mars dernier ne semble pas s’estomper. Il retrouve même de la vigueur ces derniers jours, animé par l’attitude du SG de l’ex-parti unique qui s’est lancé dans le processus de confection des listes électorales sur injonction en prévision des prochaines échéances, en sus de la volonté qu’il manifeste à écarter et museler toutes les voix dissonantes au sein du parti.

L’offensive de la dissidence qui réclame la tenue du 11e congrès qui devra élire une nouvelle direction du parti reprend de plus belle. Bien que la revendication soit légitime, Abou Al-FadhlBaâdjipersiste et signe. Il a, en ce sens, convoqué plusieurs cadres influents et membres influents du parti en Conseil de discipline. Ce qui ne fait qu’alimenter la protesta au FLN. Mais cela ne semble pas préoccuper plus que cela le staff de Baâdji qui se préoccupe des préparatifs pour les prochaines élections locales. C’est d’ailleurs ce que laisse entendre Saadi Djeroud, membre de l’instance nationale de cette formation politique et premier responsable de la Mouhafadha de la Soummam, qui annonce le lancement, depuis le 25 août dernier, d’un cycle de rencontres entre Abou Fadhl Bâadji avec l’ensemble des 120 responsables des instances de wilaya que compte le FLN à l’échelle nationale et ce, avec deux points à l’ordre du jour, la situation organique dans chaque wilaya et les préparatifs des prochaines élections législatives. D’autant, ajoute-il que les structures locales du FLN restent en dehors de ce mouvement. Il explique d’ailleurs qu’en sa qualité de premier responsable de la Mouhafadha de la Soummam, il n’a jamais été contacté pour être consulté sur cette question.

Mais cela n’enlève rien à la légitimité de la revendication de la dissidence pour la tenue du 11e congrès, d’autant que le parti se trouve en porte-à-faux avec ses statuts. C’est ce que rappelle d’ailleurs, Djamel Benhamouda, candidat malheureux au poste de SG du FLN et qui avait été évincé, grâce à une entourloupe, au profit d’Abou Al FadhlBaâdji lors de la réunion du Comité central du parti en mai 2021.

C’est dans ce sens que Benhamouda a rappelé de quelle manière des dirigeants du FLN ont été imposés ces dernières années. Ainsi et après les «démissions successives de Djamel Ould Abbas et MouadBouchareb, des forces avaient imposé Mohamed Djemai, qui une fois en prison,a été remplacé par Abou Fadhl Bâadji, imposés par les mêmes forces externes au parti », assène Djamel Ben Hamouda, qui rappelle qu’au moment fort du « Hirak » des militants (FLN) avaient tenté de redorer le blason du parti en réhabilitant les militants et cadres patriotes marginalisés durant le règne de Bouteflika.

Notre interlocuteur, nous expliquera que si l’on se conforme à ses statuts, le FLN actuel est dans une position d’illégalité, précisant que les statuts, impose la tenue d’un congrès chaque cinq années avec une prolongation de seulement six mois à la date d’expiration des délais impartis.Or, dit-il « le 10e congrès a eu lieu en 2015 et le 11e devait se tenir, avec cette prorogation des six mois accordés par la loi, en novembre 2020 », ce qui placeainsi donc, le FLN dans cette situation d’illégalité vis-à-vis, à la fois, des statuts de cette formation politique mais aussi vis-à-vis de la loi sur les partis politiques.

Aussi, Djamel Ben Hamouda déplore l’attitude de l’actuel secrétaire général lui reprochant son« comportement antidémocratique ».« Quand on prétend défendre les valeurs démocratiques, il faudra d’abord se les appliquer à soi même et les accepter au sein du parti auquel vous appartenez », martèle notre interlocuteur.Concernant les chances de voir se tenir ce 11e congrès qui mettra le FLN en conformité avec les lois de la République, Djamel Ben Hamouda se dit « optimiste », mettant en avant « la détermination des militants et cadres pour que ces assises aient lieu et à l’issue desquelles sera élu un secrétaire général réellement issu du FLN et convaincu des principes du parti hérité du FLN révolutionnaire », précisant sur son passage, qu’en sa qualité de militant,ce mouvement de contestation qui a débuté en mars dernier, a toujours été ouvert à tous les militants et cadres de cette formation politique qui sont convaincus de « la justesse de nos revendications ».

Boubekeur Amrani

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