Finances : Vers la refonte du cadre régissant l’e-paiement
Le paiement électronique est en plein essor en Algérie. Le nombre des transactions est en évolution constante depuis quelques années et a connu un bon en 2023, grâce notamment l’inclusion des paiements mobiles dans les plateformes du GIE-Monétique, et plus particulièrement les paiements en Peer to Peer. Cette croissance est cependant alimentée par les paiements internet pour les services offerts par les grands facturiers et les web marchands. Un effort reste encore à consentir pour imposer les paiements électroniques au niveau des Commerce. C’est dans ce contexte, que le département des Finances mise sur le déploiement de villes modèles pour le paiement électronique afin que celui-ci devienne un réflexe chez les consommateurs algériens, mais aussi sur une refonte du cadre règlementaire régissant les paiements électroniques. Ainsi, et en marge de l’inauguration du projet de la Cité pilote pour l’e-paiement dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a expliqué que le secteur bancaire se dirige selon une vision prospective vers un « avenir numérique développé qui reflète l’engagement des autorités publiques du pays à réaliser le projet de transformation numérique », et a affirmé que le secteur œuvrait à « mettre en place un cadre juridique et réglementaire solide pour encadrer le e-paiement en Algérie, tout en encourageant l’innovation et la compétitivité ».
Concernant cette cité pilote ; le ministre a expliqué que l’objectif du lancement de ce projet est de renforcer les moyens de paiement alternatifs pour toutes les catégories.
Il a également souligné l’importance pour les banques d’organiser, constamment, des campagnes de sensibilisation en matière de culture financière, afin d’informer les citoyens et les commerçants sur les avantages du e-paiement, offrant toutes les garanties de sécurité, la rapidité et la protection des données personnelles des clients. M. Faid a également affirmé que le projet sera généralisé à toutes les villes et régions à travers le territoire national, estimant que le choix de la ville de Sidi Abdallah pour accueillir le premier projet pilote dans le domaine du e-paiement s’expliquait par le fait qu’elle représente un « centre de développement émergent près de la capitale, en plus de disposer d’une infrastructure moderne et d’un environnement propice à l’innovation ».
Le premier argentier a également souligné que « l’évolution notable du secteur bancaire dans le pays est traduite par les performances financières importantes et le développement des compétences pour renforcer la résilience financière des banques publiques, ce qui permet au secteur de faire face aux crises ».`L’Algérie a réalisé, ces dernières années, un développement considérable dans le domaine de la fourniture et du développement d’équipements technologiques et numériques, a poursuivi le ministre, soulignant « l’engagement ancré du Gouvernement à poursuivre la voie de la modernisation et de la numérisation pour accélérer la modernisation du système bancaire national ». Pour sa part, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a souligné que des efforts restent à entreprendre afin d’imposer le paiement électronique dans le secteur du commerce. Il a souligné que le nombre de transactions par TPE a été de 14 millions lors du premier semestre de l’année, estimant que cela est très en deçà du potentiel. Il a ajouté que pour développement les paiements par TPE, que le secteur du Commerce contribuait également à promouvoir l’utilisation des moyens de paiement électronique sur tout le territoire national à travers la sensibilisation des commerçants et des clients. Le ministre a également mis en avant la contribution du e-commerce dans la digitalisation de l’économie et des paiements et a fait savoir que le domaine du e-commerce comptait 3.514 registres de commerce à travers 53 wilayas. De son côté, le ministre de la Poste et des Télécommunications a salué les mesures prises par l’Algérie en matière d’infrastructures technologiques nécessaires au développement d’Internet en général et au e-paiement en particulier, soulignant que le nombre des transactions électroniques, tous types confondus, devrait atteindre 60 millions opérations d’ici à la fin 2023. D’autre part, M. Bibi Triki a affirmé que l’objectif, d’ici à fin 2024, est d’augmenter de 3 millions le nombre des cartes de paiement électronique, qu’elles soient bancaires ou Edahabia d’Algérie Poste, sachant que leur nombre dépasse actuellement les 15 millions de cartes.
Notons que le projet de Cité pilote pour l’e-paiement s’étend sur six mois et qui vise à sensibiliser les citoyens, les commerçants et les opérateurs économiques quant à l’importance d’adopter les méthodes de paiement alternatives et électroniques. Conformément à ce projet, supervisé par le Groupement d’intérêt économique Monétique (GIE Monétique) et l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), les commerçants de la nouvelle ville de Sidi Abdallah seront équipés des différents moyens et appareils de paiement électronique (TPE), et les citoyens seront dotés de cartes bancaires de paiement et de la carte Eddahabia d’Algérie poste. Selon le Directeur du développement au sein du GIE Monétique, Halim Bensouiah, « il est possible d’atteindre un taux de 70 % du chiffre d’affaires des commerçants au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdallah via le e-paiement ». Il a précisé que le choix de la nouvelle ville de Sidi Abdellah pour le lancement de l’opération s’explique par la diversité des services publics dans la ville, des structures universitaires et du nombre d’habitants.
Samir Benisid