Massacre à huis clos !
L’occupation israélienne a coupé tous les réseaux de télécommunications et d’internet dans la Bande de Ghaza, au moment où elle a lancé une offensive terrestre sur l’enclave Palestinienne. Un black-out qui inquiète au plus haut point les organisations humanitaires, les ONG des droits de l’Homme et les instances onusiennes, qui craignent un massacre de masse.
C’est ainsi que l’organisation Human Rights Watch (HRW), a averti que la coupure des communications et de l’Internet dans la bande de Ghaza pourrait dissimuler « des atrocités de masse ». Déborah Brown, responsable de l’ONG, a déclaré dans un communiqué publié samedi que l’absence d’information pouvait servir de « couverture pour les atrocités massives et contribuer à l’impunité pour les violations des droits de l’homme » commises par les forces de l’occupation sioniste.
De son côté, À Amnesty International, a annoncé avoir perdu le contact avec leurs collègues qui se trouvent à Ghaza, alors que d’autres organisations de défense des droits humains font face à des difficultés grandissantes pour recueillir des informations sur les violations qui y ont lieu, en raison de l’intensification des attaques israéliennes et des restrictions des communications. « Cette coupure des communications signifie qu’il sera encore plus difficile d’obtenir des informations capitales et de recueillir des preuves sur les violations des droits humains et les crimes de guerre qui sont en train d’être commis à l’encontre de la population civile de Ghaza, et d’entendre les témoignages directs des personnes qui subissent ces violations», a indiqué Erika Guevara-Rosas, directrice de la recherche, du plaidoyer, des politiques et du travail de campagne à Amnesty International
AI ajoute que des rapports récents du projet Internet Outage Detection and Analysis (IODA, Détection et analyse des coupures de l’Internet) ont établi que Netstream, l’un des derniers fournisseurs de réseau à Gaza, a cessé de fonctionner le jeudi 26 octobre. Au vendredi 27 octobre, 15 fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et ASN avaient subi des coupures presque totales, affectant les communications sur les lignes téléphoniques fixes et mobiles ainsi que sur Internet. », ajoute AI Le Croissant-Rouge palestinien indique avoir perdu le contact avec l’intégralité de son centre d’opérations dans la bande de Ghaza, limitant ainsi sévèrement ses services d’urgence, et notamment les soins aux victimes des attaques. « Les recherches d’Amnesty International ont déjà démontré par le passé que les coupures d’Internet facilitent la répression et les violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains », souligne Amnesty international. « Cette coupure à Gaza intervient dans un contexte d’attaques menées sans discernement contre des habitations et des zones civiles, et de destruction généralisée d’infrastructures civiles, notamment d’infrastructures de communication essentielles. Cela s’ajoute à une crise humanitaire catastrophique causée par le blocus illégal imposé par Israël à Ghaza depuis 16 ans, et dont les restrictions se sont encore accrues depuis le 9 octobre pour constituer un siège total qui a coupé les Gazaouis de tout approvisionnement en nourriture, eau, électricité, carburant et de toute aide humanitaire », ajoute l’ONG. De son côté, le service « NetBlox », qui surveille la connexion Internet, a évoqué « l’effondrement des communications dans la bande de Ghaza ».
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), plusieurs agences des Nations unies ont perdu le contact avec leurs équipes à Ghaza.
Des milliers de morts supplémentaires
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a dit craindre qu’une opération militaire israélienne terrestre d’envergure à Ghaza ne fasse « des milliers » de Martyrs. « Compte tenu de la manière » dont l’agression est menée jusqu’à présent, dans le contexte d’une occupation vieille de 56 ans, « je tire la sonnette d’alarme quant aux conséquences potentiellement catastrophiques des opérations terrestres à grande échelle à Ghaza et à la possibilité qu’elles fassent des milliers » de Martyrs « de plus », a écrit Volker Türk dans un communiqué diffusé à Genève. Lorsque l’agression prendra fin, « ceux qui auront survécu se retrouveront face aux décombres de leurs maisons et aux tombes des membres de leur famille », souligne M. Türk, qui juge qu' »infliger des blessures et des traumatismes à des centaines de milliers de personnes n’aide personne. » « Les conséquences humanitaires et en matière de droits humains seront dévastatrices et durables », ajoute-t-il. A l’instar de ses collègues d’autres agences onusiennes comme l’Organisation mondiale de la santé et le Haut-commissariat aux réfugiés, M. Türk s’est inquiété du sort de son équipe sur place dont il est sans nouvelles depuis qu’internet et les communications téléphoniques ont été coupées vendredi. « Il n’y a aucun endroit sûr à Ghaza et il n’y a aucun moyen d’en sortir. Je suis très inquiet pour mes collègues, comme pour tous les civils de Ghaza », a déclaré le responsable onusien.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit surpris pour sa part par l’escalade des bombardements israéliens sur la bande de Ghaza, malgré le consensus croissant au sein de la communauté internationale pour un cessez-le-feu « J’étais encouragé ces derniers jours par ce qui semblait être un consensus croissant de la communauté internationale (…) sur la nécessité d’au moins une pause humanitaire dans les combats », a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué. « De manière regrettable, au lieu de cette pause, j’ai été surpris par une escalade sans précédent des bombardements et de leurs impacts dévastateurs, sapant les objectifs humanitaires », a-t-il ajouté.
Musk veut fournir internat à Ghaza via Starlink
« Avec la coupure des communications, je suis aussi extrêmement préoccupé par les personnels de l’Onu qui sont à Ghaza pour fournir une assistance humanitaire », a-t-il dit.
Dans ce contexte, Elon Musk a annoncé sur sa plate-forme X (ex-Twitter) que le réseau de satellites Starlink de sa société SpaceX fournirait une connexion internet aux organisations d’aide internationalement reconnues dans la bande de Ghaza. Une annonce qui a été immédiatement contrée par le ministre de la défense de l’occupant qui a souligné que l’entité sioniste fera tout pour empêcher Starlink de fournir internet organisations internationales Ghaza, confirmant ainsi les intentions génocidaires de l’offensive menée. Il faut dire que les forces d’occupation sionistes poursuivent leurs bombardements aériens, maritimes et d’artillerie sur toutes les zones de la bande de Ghaza. Durant de longues heures, depuis vendredi soir jusqu’à samedi, l’artillerie de de l’occupation a poursuivi les bombardements violents, intenses et ininterrompus sur des sites dans le nord de la bande de Ghaza, ciblant également les environs des hôpitaux d’Al-Shifa et indonésiens, dans le centre de la bande de Ghaza, ou les avions de l’occupation ont attaqué plus de dix fois les environs de ces deux hôpitaux, précise l’agence. Le bilan des agressions sionistes contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée s’est alourdi, samedi, à 7.814 martyrs et 21.693 blessés. « 7.703 Palestiniens sont tombés en martyrs dans la bande de Ghaza, dont 3195 enfants et 1863 femmes, et 111 autres martyrs ont été enregistrés en Cisjordanie occupée », a précisé la même source, citant le ministère palestinien de la Santé.
Selon le ministère, 19.743 personnes ont été blessés à Ghaza et 1950 en Cisjordanie occupée. Dans la nuit de vendredi à samedi, 377 personnes sont tombées en martyrs dans 53 massacres commis par l’armée d’occupation sioniste à Ghaza. Concernant les attaques contre le personnel de santé, le ministère en a enregistré « des centaines, faisant 110 martyrs ».
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi, à une large majorité, une résolution réclamant une « trêve humanitaire immédiate ». La résolution non contraignante, a recueilli sous les applaudissements 120 votes pour, 14 contre et 45 abstentions, sur les 193 membres de l’ONU. Le texte élaboré par la Jordanie au nom du groupe des pays arabes « demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités » dans l’enclave palestinienne.
Lyes Benisid