L’approvisionnement du marché en priorité
La plateforme de retrait des « certificats de respect » sera lancée dimanche. Cette plateforme doit permettre de faciliter l’obtention du document nécessaire à la domiciliation des opérations d’importation et lever ainsi certains goulots d’étranglement sur l’approvisionnement du marché en produits importés.
L’Exécutif s’est fixé pour priorité de mettre fin aux tensions sur le marché et d’endiguer les pressions inflationnistes qu’elles induisent. Mardi soir, aussi bien le ministère de l’Agriculture que celui du Commerce ont annoncé des mesures pour réguler le marché et garantir un approvisionnement régulier, en tête desquelles figure en bonne place, l’ouverture de la plateforme de retrait des « certificats de respect », nécessaire pour la domiciliation des importations. Une plateforme qui doit permettre de fluidifier cette opération et par conséquent lever ainsi certains goulots d’étranglement sur l’approvisionnement du marché en produits importés. En effet, au cours d’une réunion de coordination qu’il a présidée avec les cadres centraux de son département, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a donné des instructions pour le lancement, à partir de dimanche prochain, du dépôt par voie électronique des demandes de retrait « des certificats de respect » via la nouvelle plateforme numérique dédiée aux importateurs exerçant l’activité d’importation des matières premières et des produits et marchandises destinés à la revente en l’état. Cette plateforme a été mise en service rappelons-le à titre expérimental le 15 octobre dernier. Elle doit permettre de rapprocher l’administration des opérateurs économiques, renforcer la transparence, réduire la bureaucratie et assurer des prestations plus rapides et efficaces, en permettant à l’opérateur d’introduire et de suivre sa demande pour obtenir électroniquement le certificat. Un mécanisme mis en place afin de faciliter l’obtention du fameux sésame et mieux réguler les importations de biens qui ne sont pas produits localement, ou produits en quantités insuffisantes pour les besoins du marché. Une démarche qui s’est également appuyée sur une opération de recensement des producteurs locaux et des réseaux de distribution et de commercialisation connexes. Ces mesures entre dans le cadre des dispositions destinées à lever certaines restrictions sur les importations afin de garantir l’approvisionnement régulier et suffisant du marché.
Dans ce contexte, le ministre du Commerce a également saisi l’occasion de la réunion qu’il a présidée mardi pour donner des instructions concernant le contrôle de la distribution mais aussi l’usage de certains produits de large consommation, notamment ceux qui sont subventionnés.
Une plateforme des produits de large consommation
Dans ce contexte, ce contrôle sera renforcé à travers la mise en place d’une plateforme dédiée. La réunion a été l’occasion de présenter, d’ailleurs, les dernières retouches apportées à la plateforme numérique pour les produits de large consommation qui constituera « une manette de commande du réseau de distribution des produits alimentaires à la source, jusqu’au détaillant ». Le ministre a aussi insisté sur l’intensification du contrôle sur toutes les unités de production, afin de mettre fin à l’exploitation commerciale des produits alimentaires subventionnés, notamment le sucre destiné aux ménages, après la constatation de certaines infractions à cet égard. IL a, par ailleurs, souligné la nécessité d’accompagner les importateurs de viande rouge et blanche pour assurer une large distribution et garantir leur commercialisation à des prix accessibles aux citoyens, et de suivre les opérations de stockage des produits agricoles en coordination avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, ajoute le communiqué. Par ailleurs, le ministre a donné des instructions pour assurer le suivi de la distribution du lait subventionné selon la nouvelle carte numérique qui sera lancée à compter de mercredi, selon la même source.
De son côté, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a donné, au cours d’une réunion similaire tenue au siège de son département des instructions, en vue de « prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires, à même de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les produits agricoles de grande consommation sur le marché national », soulignant « la nécessité de réguler leur commercialisation, avec mise en place de tous les mécanismes, à même de garantir leur disponibilité, ainsi que l’impératif d’une coordination entière entre le secteur du commerce et de l’agriculture, à travers des commissions conjointes ».
Samir Benisid