La Banque d’Algérie veut réduire la circulation de cash
La Banque d’Algérie a estimé que malgré la croissance du volume des transactions et paiements électroniques, « l’évolution reste insuffisante au regard du potentiel du marché algérien et de la nécessité de capter les transactions dans la sphère formelle, dont la majeure partie s’effectue en monnaie fiduciaire ».
Le Banque d’Algérie ambitionne de réduire le recours au cash dans les transactions courantes. L’objectif est de réduire la circulation de monnaie fiduciaire, renforcer l’inclusion financière et par conséquent réduire le poids de la sphère informel. Pour se faire l’Autorité monétaire exhorte les banques et établissements financiers de la place à moderniser leurs services, développer des solutions et produits financiers innovants, ainsi que contribuer à l’accélération du développement des paiements par cartes et via les Terminaux de paiement électronique. La question a d’ailleurs été au cœur de la réunion trimestrielle entre le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, et les responsables des banques et établissements financiers tenue mercredi sous le thème du » développement des produits et services bancaires pour une meilleure inclusion financière ».
Selon un communiqué de l’Autorité monétaire, celle-ci a relevée qu’une tendance « très favorable » a été enregistrée au titre des volumes des transactions de paiement par carte traitées par le système ATCI, qui enregistrent une évolution de 56,5% entre 2022 et 2023. Le volume des paiements sur TPE a évolué de 54,6% et les volumes des transactions par internet de 100,2% sur la même période, ajoute la même source. Elle souligne, cependant, qu’en termes de niveau, « l’évolution reste insuffisante au regard du potentiel du marché algérien et de la nécessité de capter les transactions dans la sphère formelle, dont la majeure partie s’effectue en monnaie fiduciaire ».
C’est dans ce contexte que le gouverneur de la Banque d’Algérie (a appelé les banques et les établissements financiers à investir davantage dans le développement de solutions innovantes, « à même d’augmenter la qualité des services bancaires, faciliter l’expérience client et drainer davantage de ressources ». La BA a souligné dans son communiqué qu’elle œuvre « à l’encouragement de l’innovation et de la transition numérique de l’économie ainsi qu’à la mise en œuvre de la loi monétaire et bancaire, qui a institué l’ancrage légal nécessaire pour soutenir l’essor de la vision d’innovation et de développement de solutions adaptées aux besoins des consommateurs des services financiers, chacun selon ses spécificités ». A cet effet, « la Banque d’Algérie a entamé la démarche d’édification progressive du cadre normatif opérationnel en tenant compte des aspects fondamentaux de sécurité et de gestion des risques en la matière », explique-t-elle en soulignant qu’elle accompagne les banques de la place pour la mise sur le marché d’offres de produits et services innovants, en accordant les autorisations nécessaires conformément au règlement n 2020-01 du 15 mars 2020 fixant les règles générales en matière de conditions de banque applicables aux opérations de banque. La BA a noté, ainsi, dans son communiqué que les banques disposaient d’une gamme de produits et services variés adossés à de nouvelles technologies qui favorisent « grandement » l’inclusion bancaire.
La BA exhorte ainsi les banques à moderniser leurs services afin d’augmenter les taux de bancarisation, mais aussi et surtout de capter les fonds qui circulent en dehors des circuits bancaires et financiers formels, à travers l’ancrage des services financer électroniques. Un objectif d’ailleurs clairement explicité. Il est utile de souligner dans ce contexte que la BA note chaque année une hausse du volume de monnaie fiduciaire en circulation. Dans son rapport de conjoncture pour les 9 premiers mois de l’année 2023, la Banque d’Algérie a noté une hausse de 8,6% de la circulation de monnaie fiduciaire par rapport à la même période de 2022. Un volume de cash de 8026,19 milliards de dinars qui circulent donc en dehors des circuits bancaires et financiers. Le développement des paiements électroniques, que ce soit par TPE, par internet et même par mobile est un objectif majeur des pouvoirs publics, qui cherchent à travers l’ancrage des transactions électroniques à développer la monnaie scripturale et réduire le recours au cash. La question d’ailleurs été au cœur d’une réunion tripartite samedi entre le ministère des Finances, celui de la Poste et des Télécommunications, ainsi que la Banque d’Algérie.
Sabrina Aziouez