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Classification des monts de l’Edough : Le processus tarde à se concrétiser

Bien que lancé en 2021, la classification de la chaîne de montagne de l’Edough patine encore, pendant que l’expansion du béton, la déforestation, l’occupation illégale des terres et les incendies menacent de manière significative cette chaîne montagneuse, considérée comme le poumon de la région Est du pays.

Ce constat a suscité l’inquiétude du député du Front de la justice et du Développement de wilaya d’El-Tarf, Ali Moulihi. Considérant à sa juste valeur l’importance du rôle des sites naturels dans la préservation de la biodiversité et de l’équilibre environnemental, le parlementaire a réagi à travers une correspondance adressée à la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables pour la classification de la chaîne de montagnes de l’Edough en tant que réserve naturelle. A travers la correspondance, le député a attiré l’attention de la ministre chargée de l’environnement sur les risques auxquels font face les monts de l’Edough, d’où l’importance d’accorder une attention particulière à cette région afin de prendre les mesures de préservation adéquates. Au-delà, le député a interpellé la première responsable du département de l’Environnement sur les actions concrètes que son ministère envisage d’entreprendre pour protéger la chaîne de montagnes de l’Edough aux fins de sa classification en tant que réserve naturelle. Cette région, avec ses caractéristiques uniques, nécessite une vigilance accrue pour éviter une éventuelle disparition de ce patrimoine naturel. Rappelons qu’en 2021, cette chaîne montagneuse située entre Annaba et Skikda, a fait l’objet étude socioéconomique et socio-écologique, menée à l’époque, par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) en coordination avec la direction locale de l’environnement, en vue de leur classement en réserve naturelle. L’étude sur cette chaîne de montagnes qui jouit d’une riche biodiversité marine et terrestre devait être soumise pour approbation à la commission nationale de classement des aires protégées, et ce dans le cadre du projet de protection de l’environnement et de la biodiversité du littoral algérien. Ces montagnes célèbres qui s’étendent du Cap de Garde (Annaba) jusqu’au Cap de fer (Skikda) sur une distance de 70 km nécessitent d’être promues et classées aire naturelle protégée. Or, à ce jour rien de concret n’a été entrepris pour la classification de cette chaîne montagneuse qui abrite de vastes forêts où cohabitent en parfaite symbiose la faune et la flore. Culminant à plus de 1000 mètres au-dessus de la mer, les monts de l’Edough avec leurs cours d’eau et leur front qui donne sur la mer, sont le gite naturel d’une multitude d’espèces végétales et animales, faisant de cette région une zone cruciale pour la conservation botanique. La biodiversité a favorisé également la présence d’une faune variée, notamment l’endémique serpent de l’Edough, ainsi que la reproduction de poissons le long de ses côtes et dans ses ruisseaux. Cette réserve naturelle fait aujourd’hui face à des dangers susceptibles de la détruire totalement, notamment, la pollution par les déchets, la poussée effrénée du béton, la déforestation et les incendies. À cela s’ajoute l’occupation illégale des terres se trouvant à l’intérieur des forêts de cette chaîne de montagnes.

Sofia Chahine

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