Conflit en Ukraine : Moscou ordonne des exercices nucléaires
La Russie a annoncé lundi la tenue prochaine d’exercices nucléaires près de l’Ukraine.
Les exercices annoncés lundi par le ministère russe de la Défense doivent permettre à l’armée russe de « s’entraîner à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques », conçues pour être utilisées sur le champ de bataille. Le ministère a assuré que cela répondait à des « menaces » proférées par des dirigeants occidentaux contre la Russie. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé qu’il s’agissait de « l’intention d’envoyer des contingents armés en Ukraine, c’est-à-dire de placer des soldats de l’Otan face à l’armée russe ». Il a pointé du doigt Emmanuel Macron, dont il a critiqué la « rhétorique très dangereuse », ainsi que des représentants britanniques et américains.Le président français a récemment évoqué la possibilité d’envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine si Moscou perçait « les lignes de front » et si Kiev le demandait. Il avait déjà exprimé cette idée en février, suscitant la désapprobation parmi les principaux alliés de Kiev, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction notamment face à l’avancée russe sur le front est.
Les exercices militaires russes ordonnés par Vladimir Poutine impliqueront l’aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l’Ukraine et couvre des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion, selon le ministère russe de la Défense. La date et le lieu n’ont pas été précisés, tout comme le nombre de militaires et les équipements mobilisés. La doctrine nucléaire russe prévoit un recours « strictement défensif » à l’arme atomique, en cas d’attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d’agression avec des armes conventionnelles « menaçant l’existence même de l’État ».Parallèlement, Moscou a menacé lundi de frapper des cibles britanniques en Ukraine « et au-delà » si Kiev employait des armes livrées par Londres pour frapper le territoire russe. Dans un communiqué, la diplomatie russe a indiqué que l’ambassadeur britannique Nigel Casey avait été convoqué lundi après des déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron qui portaient « sur le droit de l’Ukraine à frapper le territoire de la Russie à l’aide d’armes britanniques ». « N. Casey a été prévenu que n’importe quelle installation militaire ou équipement britannique en Ukraine et au-delà de ses frontières pourrait être pris pour cible en riposte à des frappes ukrainiennes avec des armements britanniques sur le territoire russe », a indiqué le ministère russe dans ce communiqué.Selon la diplomatie russe, les propos de David Cameron « contredisent directement les assurances données par la partie britannique lors du transfert de missiles longue portée à l’Ukraine », selon lesquelles ils ne seraient pas utilisés contre le « territoire russe ». L’ambassadeur français Pierre Lévy a également été aussi convoqué lundi par la diplomatie russe.
R.I. avec agences