Le Maroc intensifie l’exploitation illégale des ressources du Sahara occidental
Le Maroc poursuit son exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, classé pourtant comme territoire non autonome par l’ONU, tout en cherchant vainement à légitimer son occupation en tentant d’attirer des entreprises occidentales.
Récemment, le régime marocain a chargé l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym) d’octroyer les permis miniers dans la région, dans le but affiché de « renforcer l’attrait des groupes miniers internationaux ». Cette stratégie s’inscrit dans une politique de longue date visant à tirer profit des richesses sahraouies, notamment les phosphates de Boucraa, exploités par l’Office chérifien du phosphate (OCP) dont le roi Mohammed VI est actionnaire. Le Maroc utilise ces ressources comme levier pour impliquer des entreprises étrangères et ainsi consolider son occupation. Pourtant, le Sahara occidental est inscrit sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes dès1963. Autrement dit, le Maroc n’est pas souverain sur le Sahara occidental. Il n’en est pas non plus la puissance administrante, puisque l’Espagne conserve ce statut depuis 1965. Le Maroc est donc la puissance occupante, administrant la population et exploitant illégalement les ressources de ce territoire. Ses efforts sont soutenus par un bon nombre d’entreprises internationales qui tirent profit du conflit. Ces entreprises actives au Sahara Occidental créent des emplois pour les colons marocains présents illégalement, à la fois par des investissements directs et par les exportations des produits vers des pays étrangers, en violation des Conventions de Genève. Cependant, cette politique de fait accompli se heurte à une opposition croissante. Les pratiques marocaines sont de plus en plus scrutées. Le gouvernement norvégien a qualifié l’exploration pétrolière au Sahara occidental de « violation particulièrement grave des normes éthiques ». L’ONU a souligné la nécessité d’obtenir le consentement du peuple sahraoui pour tout projet d’exploitation des ressources.
De plus, des rapports pointent la gestion non durable de ces ressources par le Maroc. Une analyse de l’UE a révélé l’épuisement quasi total des stocks de poissons, tandis que l’agriculture intensive menace les réserves d’eau souterraines. Aux îles Canaries, des centaines de manifestants ont récemment exigé la fin du pillage des ressources sahraouies. En Afrique du Sud, le ministre des Relations internationales, Ronald Lamola, a réaffirmé le soutien « indéfectible » de son pays à la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance. Malgré ces manœuvres, la cause sahraouie gagne du terrain sur la scène internationale. Le soutien croissant de pays comme l’Afrique du Sud et la mobilisation de la société civile, notamment aux Canaries, témoignent d’une prise de conscience accrue de la situation au Sahara occidental.
Lyes Saïdi