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L’électricité verte est un choix stratégique

Le marché méditerranéen de l’énergie offre plusieurs opportunités pour l’Algérie qui pourra doubler ses exportations en gaz naturel et en électricité verte à travers la constitution d’un hub énergétique régional entre l’Algérie et l’Italie qui rayonnera dans la région

Le marché de l’électricité est en plein essor au niveau régional notamment au niveau de l’espace méditerranéen dont la demande énergétique est estimée entre 2400 et 2600 Téra Watts en 2030 avec une croissance qui varie entre 1,8 et 2,9%, qui sera porté principalement par le développement économique des pays de la région. C’est ce qu’a affirmé, hier, Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria sur les ondes de la radio nationale chaine III.

Ce dernier a estimé que le marché méditerranéen offre plusieurs opportunités pour l’Algérie qui pourra doubler ses exportations en gaz naturel et en électricité verte à travers la constitution d’un hub énergétique régional entre l’Algérie et l’Italie qui rayonnera dans la région, soulignant que la demande énergétique a repris après la fin de la crise du Covid-19 au niveau de l’Union européenne.  Là encore, il a indiqué qu’il est important de concilier nos objectifs en matière de production énergétique avec les besoins du marché européen, ajoutant que l’économie du gaz est un choix stratégique important de notre pays parce qu’il permettra d’économiser de la devise et favorisera le développement des énergies renouvelables, tout en expliquant que le choix porté sur l’électricité verte et l’hydrogène vert est stratégique et très important qui a été décidé par les pouvoirs publics.

Continuant sur sa lancée, l’invité de la radio nationale a annoncé qu’aujourd’hui, il y a un potentiel très important en Algérie aussi bien en termes d’énergies renouvelables que d’hydrogène vert, estimé à 40 giga watts dont  75% vont provenir du photovoltaïque et l’éolien. Ce qui va permettra, selon lui, à notre pays de produire de l’électricité verte à des prix compétitifs et de produire des molécules vertes ainsi que de faciliter la transition énergétique en passant des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

Plus explicite, il a affirmé qu’il est important de disposer d’un réseau de transport dense pour assurer l’acheminement de cette énergie verte des wilayas du Sud vers les wilayas du Nord du pays, citant à titre d’exemple le projet de la dorsale Nord-Sud qui reliera les wilayas de Tamanrasset et Djanet à la région des hauts-plateaux et la réalisation d’études de faisabilité technique pour renforcer le réseau d’interconnexion électrique vers l’Union européenne à travers la construction de câbles par les groupes Sonatrach et Sonelgaz en partenariat avec la compagnie italienne ENI.

A cela s’ajoute, la nécessité de développer du réseau de transport et assurer leur sécurité vers les pays africains pour l’exportation de l’électricité verte et de l’hydrogène, dira-t-il.

Concernant le financement du programme national de développement des énergies renouvelables, Yaici Boukhalfa a rappelé que le projet de 3000 méga watts est financé, actuellement, par l’Etat via la BNA (banque nationale d’Algérie) mais la suite de ce programme pourrait être sujette à discussion pour son financement pour éviter l’arrêt dudit programme, estimant qu’il est important de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement qui permettrai d’assurer la continuité de ce programme, à l’instar des contrats existants entre des producteurs indépendants et des acheteurs d’énergie principalement ceux qui seront affectés par le mécanisme SEBA d’ajustement du carbone mis en place par l’Union européenne.

Le premier responsable de Green Energy Cluster Algeria a plaidé, également, en faveur de l’exportation de panneaux solaires en Europe ou la demande est très forte, tout en sollicitant les pouvoirs publics pour accorder certaines mesures d’accompagnement aux producteurs de ces panneaux solaires afin de leur permettre d’être plus compétitif sur les marchés internationaux. Et d’ajouter : il est important d’impliquer les secteurs de l’industrie et la recherche scientifique dans le développement des énergies renouvelables ainsi que d’inciter les entreprises algériennes à investir une partie de leurs chiffres d’affaires dans la recherche & développement.

Hakim Aomar

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