Économie

Diversifications des exportations: La Banque d’Algérie se penche sur de nouvelles incitations

Dans un contexte de diversification économique, les autorités multiplient les dispositions visant à soutenir et encourager les exportations hors hydrocarbures. Dans ce sens, la Banque d’Algérie a tenu une rencontre de concertation lundi avec les acteurs économiques pour stimuler le secteur des exportations. Cette réunion, qui a rassemblé des représentants de la Banque d’Algérie, du Conseil du Renouveau Economique Algérien (CREA), de l’Association Nationale des Exportateurs Algériens (ANEXAL), de la Compagnie Algérienne de Garantie des Exportations (CAGEX), ainsi que des experts et le représentant de l’Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF), s’inscrit dans une démarche globale visant à moderniser et adapter le cadre réglementaire aux besoins des exportateurs. L’objectif principal de cette concertation était de recueillir les avis des acteurs directement concernés par l’exportation et d’examiner les aspects opérationnels liés à la mise à jour des textes en la matière. Cette approche participative témoigne de la volonté des autorités de prendre en compte les réalités du terrain et les besoins spécifiques des exportateurs dans l’élaboration des politiques de soutien.  Cette initiative s’inscrit dans la continuité des mesures prises par la Banque d’Algérie depuis 2021 en faveur des exportateurs. Parmi ces mesures, on note notamment l’assouplissement de la gestion des revenus en devises. Désormais, 80% des recettes d’exportation peuvent être utilisés pour l’importation de biens et services nécessaires à l’activité de l’entreprise, tandis que 20% peuvent alimenter le compte exportateur pour financer les opérations de promotion des activités à l’export. Les pouvoirs publics ont multiplié les mesures destinées à promouvoir les exportations. C’est ainsi que le fonds de promotion des exportations a été relacé grâce au mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2024. Ce fonds prend en charge les frais de prospection des marchés à l’export et de participation aux salons à l’étranger. De plus, il couvre l’impact financier induit par la réduction de 50% des frais de fret et de transport au bénéfice des exportateurs, une mesure qui renforce considérablement la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux. Ces mesures entrent dans le cadre de la démarche initiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et destinée à diversifier les exportations. C’est dans ce cadre que le Président Tebboune a annoncé il y a quelques jours lors de la cérémonie de remise du prix de président de la République de l’exportateurs de nouvelles mesures.  La libéralisation des exportations dans certains secteurs où la production dépasse les besoins nationaux, comme l’huile, le sucre et les pâtes, est l’une de ces initiatives notables. Il s’agit aussi de la création de bases logistiques pour l’exportation qui représente un pas important dans le développement de l’infrastructure nécessaire à une stratégie d’exportation efficace. Ces bases faciliteront le stockage, la manutention et l’expédition des produits algériens vers les marchés internationaux, réduisant ainsi les coûts et les délais d’exportation.

L’extension du réseau bancaire algérien à l’étranger, notamment en Afrique, est une stratégie clé pour renforcer le rôle de l’Algérie dans la région et faciliter les transactions commerciales internationales. Des banques algériennes ont déjà été ouvertes en Mauritanie et au Sénégal, avec une prochaine ouverture prévue en Côte d’Ivoire. Cette présence bancaire facilite les opérations financières des exportateurs algériens dans ces pays et renforce les liens économiques avec les partenaires africains.

Toutes ces mesures témoignent d’une approche globale et cohérente des pouvoirs publics algériens pour soutenir les exportations hors hydrocarbures. En combinant des réformes réglementaires, des incitations financières, des investissements dans l’infrastructure logistique et une expansion du réseau bancaire, l’Algérie se donne les moyens de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Sabrina Aziouez

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