Assassinat de Djamel Bensmail : Mandat d’arrêt international contre Ferhat M’Henni
Depuis jeudi, le responsable du MAK est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis par la Justice. Ferhat M’Henni ainsi que d’autres personnes sont poursuivis dans le cadre de l’affaire liée à l’assassinat du jeune Djamel Bensmail.
En effet, lors d’une conférence de presse qu’il a animée jeudi passé, le procureur de la République près la Cour d’Alger, a annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de Ferhat M’henni et d’autres membres du MAK accusés d’avoir commandité l’assassinat du jeune artiste de Miliana.Lors de son intervention au siège de la Cour d’Alger, le procureur de la République, Sid Ahmed Merad, avait également donné des détails concernant ce crime perpétré le 11août, indiquant que « vingt neuf individus concernés par ce mandat d’arrêt, étaient encore en fuite », souhaitant que les pays qui les accueillent coopèrent pour les extrader dans les plus brefs délais.Selon ce magistrat « les investigations sur l’assassinat de Djamel Bensmail, à Larbâa Nait Irathen avaient confirmé l’implication d’éléments établis à l’étranger et une planification préméditée par le mouvement terroriste (MAK) pour créer un climat de terreur et d’instabilité ».
Le procureur de la République près la Cour d’Alger a affirmé que « les investigations ont abouti à plusieurs données importantes confirmant l’existence d’une planification préméditée et l’implication d’éléments établis à l’étranger dans ce crime, outre la propagande autour de celui-ci pour créer un climat de terreur et d’instabilité et provoquer les citoyens ».
Il avait aussi ajouté au sujet de ces investigations que ces dernières avaient établi « l’existence de plusieurs contacts et versements d’argent », qualifiant de « graves les faits établis et confirmés », que la justice Algérienne retient contre les 29 individus en fuite, dont Ferhat M’Henni.
Sur les 88 individus arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du jeune Djamel Bensmail, 83 d’entre eux ont été placés en détention provisoire en attendant leur comparution devant le juge. Le procureur de la République près la Cour d’Alger, dévoilera quelques détails concernant l’âge et l’appartenance politique de ces individus, parmi lesquels figurent un jeune mineur, trois femmes et 24 personnes appartenant « au mouvement terroriste MAK », précisant que quatre d’entre-eux avaient été placés sous contrôle judiciaire.
Le magistrat indique aussi que « les investigations se poursuivent » et sont menées par la section de lutte contre le terrorisme et le crime organisé près le tribunal de Sidi M’Hamed, à travers l’exploitation de tous les appareils « cryptés et mécanismes de coopération judiciaire internationale après que l’implication d’éléments établis à l’étranger a été établi ».Il a également rappelé au cours de son intervention face aux médias, que les feux de forêts qui ont ravagé plusieurs régions du pays, « font l’objet d’enquêtes judiciaires approfondies », lesquels incendies étaient tout aussi « prémédités ».
Le procureur de la République près la Cour d’Algera, par la suite, évoqué les circonstances dans lesquelles a été tué le jeune artiste de Miliana rappelant qu’ « il était un citoyen parmi tant d’autres venus de plusieurs wilayas pour aider à éteindre les flammes à Tizi-Ouzou où il a été agressé après avoir été accusé à tort de pyromanie ». Il précise que « les services de sécurité sont intervenus à temps, mais ne pouvaient le protéger des criminels en furie qui l’ont arraché des mains des policiers en usant de violence et de force, puis l’ont lynché et tué de la manière la plus barbare qui soit et sont allés jusqu’à filmer leur forfait ».Il expliquera dans le même sillage que « les policiers ont utilisé la force et tous les moyens dont ils disposaient pour protéger la victime et certains policiers ont même été blessé ».
A une question posée quant au traitement réservé aux suspects placés en détention provisoire, Sid Ahmed Merad tenait à assurer que « les personnes impliquées dans ce crime et qui sont placées sous mandat de dépôt seront traitées comme les autres détenus », indiquant que beaucoup d’entre-elles « ont été présentées devant le procureur de la République, en présence de leurs avocats », précisant à ce sujet que « le système judiciaire en Algérie respecte les droits de l’Homme ». Et d’ajouter que « l’organisation pénitencière en Algérie est devenue un modèle pour plusieurs pays ».
Pour rappel, les autorités du pays ont en mai dernier, classifié le MAK et le mouvement Rachad comme deux organisations terroristes. Lors d’une conférence de presse tenue mardi et au cours de laquelle il avait annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger,RamtaneLamamraavaitaffirmé que l’Algérie envisage de lancer des procédures judiciaires contre les éléments du MAK et ceux de Rachad au même titre que contre tous ceux appelant à partir de l’étranger à des actes pouvant toucher à l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays, afin de les extrader.
Boubekeur Amrani