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Risque d’épidémie de polio à Ghaza: Des appels urgents à un cessez-le-feu

Plus de dix mois après le début l’agression génocidaire sioniste contre  Ghaza le 7 octobre 2023, la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne ne cesse de s’aggraver. Les bombardements incessants, le manque d’accès à l’aide humanitaire et la destruction des infrastructures ont plongé la population dans une crise sans précédent. Une situation qui favorise l’apparition d’épidémies. L’apparition de cas de poliomyélite qui menace la vise de milliers d’enfants inquiète l’ONU qui appelle un cessez-le-feu, ou du moins une trêve humanitaire pour mener une campagne de vaccination.

La découverte d’un cas de poliomyélite chez un nourrisson de 10 mois à Ghaza, le premier en 25 ans, a suscité l’inquiétude de l’UNICEF. Jonathan Crickx, porte-parole de l’organisation, a déclaré que cela « représente une indication qui montre à quel point la situation à Ghaza est devenue chaotique, dangereuse et désespérée ». Depuis le début du conflit, environ 180 enfants naissent chaque jour à Ghaza, la plupart dans des conditions extrêmement précaires, dans des hôpitaux manquant cruellement de vaccins et de matériel médical. L’UNICEF a demandé 6,1 millions de doses de vaccin pour lancer une campagne de vaccination à grande échelle, qui se déroulerait en deux phases fin août et fin septembre. Chacune prendra une semaine, mais un cessez-le-feu est nécessaire pour que le processus de vaccination se déroule efficacement, étant donné qu’il est impossible de lancer une campagne de vaccination contre la polio à la lumière de l’agression » sioniste en cours dans l’enclave depuis le 7 octobre 2023. Le responsable de l’Unicef a, par ailleurs, averti qu’il y avait « un besoin urgent de lutter contre cette maladie », soulignant que la polio « ne connaît pas de frontières et ne reconnaît pas les problèmes politiques, et que par conséquent, le problème ne se limite pas aux seuls enfants de Ghaza et il est nécessaire que tous les enfants de la région doivent être protégés de cette maladie ».(Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à une « pause humanitaire » pour permettre cette campagne de vaccination. « Soyons clairs : le vaccin ultime contre la polio est la paix et un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il déclaré, soulignant qu’il est « impossible de mener une campagne de vaccination contre la polio alors que la guerre fait rage partout ». L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, s’est jointe à cet appel, demandant une trêve de sept jours pour vacciner les enfants de moins de dix ans. L’agence avertit que « plus qu’une trêve, un cessez-le-feu est désormais nécessaire ». La situation est d’autant plus grave que le siège criminel imposé par l’occupant qui prive les Palestiniens de nourriture et de médicaments, alors que la situation des hôpitaux à Ghaza reste critique fait peser de réelles menace sur ces enfants. à titre d’exemple, l’hôpital Al Awda, au nord de l’enclave, a averti qu’il pourrait cesser de fonctionner dans les 24 heures en raison du manque de carburant. Mohammed Salha, directeur par intérim de l’établissement, a souligné que le secteur de la santé dans le nord de Ghaza souffre d’un manque généralisé de fournitures médicales et de carburant.

Depuis le début du conflit, l’armée d’occupation sioniste a délibérément pris pour cible de nombreux hôpitaux, mettant en danger la vie des patients et du personnel soignant. L’acheminement de l’aide humanitaire, médicale et du carburant reste extrêmement limité, aggravant la crise sanitaire.

Sur le terrain, les massacres se poursuivent. Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires palestiniennes, le bilan de l’agression sioniste contre Ghaza s’élève désormais à 40 074 morts et 92 537 blessés. Au cours des dernières 24 heures, 69 personnes ont perdu la vie et 136 ont été blessées dans cinq nouveaux massacres perpétrés par l’armée israélienne.

Parmi les victimes récentes, 15 membres d’une même famille, dont 9 enfants, ont péri dans un bombardement sur la ville d’Al-Zawaida, au centre de la bande de Ghaza. Les équipes de secours rapportent que de nombreuses victimes sont encore ensevelies sous les décombres, les ambulances et équipes de la protection civile étant empêchées d’accéder aux zones bombardées par les forces d’occupation. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a également  rapporté qu’un nouvel ordre d’évacuation émis par l’armée israélienne a réduit la superficie de la « zone humanitaire » à seulement 11% de la surface totale de Ghaza. Six blocs résidentiels à Deir al-Balah et Khan Yunis sont concernés par cet ordre, affectant des milliers de personnes déjà déplacées. Ce nouvel ordre d’évacuation a également touché des installations humanitaires, notamment un entrepôt du Programme alimentaire mondial, compromettant davantage la capacité des agences de l’ONU à recevoir et distribuer l’aide. Le bureau d’OCHA a indiqué que « de nombreuses personnes déplacées affectées par les ordres d’évacuation émis vendredi étaient récemment arrivées dans la région, après avoir suivi les ordres d’évacuation précédents ». Le bureau de l’ONU a déclaré qu' »il avait envoyé une petite équipe sur le terrain et qu’il avait déjà vu des milliers de personnes se déplacer, dont beaucoup d’enfants et de femmes. Ils se dirigeaient vers Deir al-Balah sans destination claire. Ils ont été une fois de plus contraints de partir précipitamment, car ils n’avaient nulle part où aller au milieu de la mort et de la destruction ». Depuis le début du mois d’août, l’armée d’occupation sioniste a émis huit ordres d’évacuation, affectant des dizaines de milliers de personnes. Les répercussions du conflit se font également sentir au Liban. Selon l’OCHA, environ 110 000 personnes ont été déplacées dans le sud du pays depuis octobre 2023 en raison des attaques israéliennes, dont 35% sont des enfants. Les infrastructures de santé, d’eau, d’électricité et de communication ont été gravement endommagées. L’insécurité alimentaire touche désormais 23% de la population libanaise, contre 19% en mars 2024. Les agences humanitaires estiment avoir besoin de 110 millions de dollars pour répondre aux besoins des personnes affectées par l’escalade actuelle jusqu’à la fin de l’année. Face à cette situation catastrophique, les appels à un cessez-le-feu immédiat se multiplient. Les organisations humanitaires soulignent qu’il est impossible de mener des opérations de secours efficaces et de prévenir la propagation de maladies comme la polio sans une trêve durable.

La communauté internationale est appelée à redoubler d’efforts pour mettre fin aux hostilités et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. La protection des civils, en particulier des enfants, et le respect du droit international doivent être au cœur des préoccupations pour éviter une détérioration encore plus grave de la situation à Ghaza et au Liban.

Lyes Saïdi

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