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Dessalement d’eau de mer : Vers la réalisation stations mobiles locales

Les pouvoirs publics misent sur les ressources en eau non-conventionnelles, notamment celles issues du dessalement d’eau de mer, comme choix stratégique devant garantir la sécurité hydrique du pays.

Pays semi-aride et confrontée à des période de sécheresse plus fréquentes et prolongées en raison du changement climatique, l’Algérie doit faire face à un véritable défi pour assurer sa sécurité hydrique. Face à une réduction notable des réserves d’eaux de surface mobilisée, les pouvoirs publics misent sur les ressources en eau non-conventionnelles, notamment celles issues du dessalement d’eau de mer, comme choix stratégique devant garantir la sécurité hydrique du pays. Un choix mis en avant hier par le P-Dg de l’Algerian Energy Company (AEC), Mohamed Boutabba, qui a souligné que le dessalement est une alternative incontournable, voire stratégique, pour pallier le manque de pluviométrie à l’origine du stress hydrique en Algérie. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le patron de l’AEC en charge de la gestion de l’important programme de dessalement d’eau de mer a indiqué que l’Algérie produit actuellement 2.1 millions de m3par jour. Avec le lancement du programme complémentaire, décidé par le président de la République, constitué pratiquement de cinq nouvelles stations, la capacité de production additionnelle atteindra un million et demi de m3 par jour. « Ce qui permettra une production totale de 3.6 millions de m3 par jour d’ici décembre 2024 », explique-t-il.  Le DG d’AEC a affirmé que « dès l’entrée en production de ces cinq stations, les besoins nationaux en eau potable seront assurés, à partir du dessalement, à hauteur de 42%, alors qu’actuellement le taux se situe auteur de 18 à 20% ». Concernant l’enveloppe financière allouée pour la réalisation des cinq stations de dessalement, elle est de l’ordre de 260 milliards DA, a-t-il fait savoir, estimant que l’Etat a consenti de « gros investissements avec en moyenne un budget de 400 millions de dollars pour une seule station ».  Par ailleurs, M. Boutabba a annoncé le lancement prochain d’une sixième station de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de 120.000 m3/jour dans la wilaya de Skikda et qui sera réalisée par une filiale de Sonatrach.  Cette station devra répondre aux besoins de la raffinerie de Skikda, estimés à 50.000 m3/jour et du groupe Asmidal, à hauteur de 30.000 m3, alors que 40.000 m3/j seront destinées à répondre aux besoins de la population de Skikda, a-t-il précisé, tout en mentionnant que la signature du contrat de ce projet est prévue début 2024 pour un délai de réalisation fixé à 24 mois.

 Il annonce aussi la réalisation prochaine destations mobiles locales de dessalement de l’eau de mer, dans le cadre d’un partenariat, en vue de répondre aux besoins urgents en eau des petites agglomérations et du secteur agricole. M. Boutabba a affirmé que son entreprise est « en train de réfléchir et de concevoir une stratégie ainsi que de choisir un partenaire pour réaliser des stations de dessalement conteneurisées mobiles pour qu’elle puisse aller à la rescousse de n’importe quelle petite agglomération que ce soit pour de l’eau potable ou pour de l’eau destinée à l’agriculture ». Dans un premier temps, ce projet sera lancé dans le cadre d’un « petit partenariat et par la suite le lancement se fera avec un taux d’intégration des composants à hauteur de 40% à l’horizon 2025 », a-t-il précisé. Cette solution peut permettre la production pour chaque station mobile une quantité de 2.500 à 2.700 mètres cubes par jour (m3/j), a fait savoir M. Boutabba ajoutant que « ces stations seront éparpillées un peu partout dans le pays et elles seront fabriquées selon la demande ».

L’autre projet visé par l’AEC est celui de sécuriser les installations des stations de dessalement de l’eau de mer à travers la production locale des équipements, a-t-il également ajouté, en soulignant que « tous les intrants de consommable de ces installations seront fabriqués en Algérie ».  A ce propos, il a cité notamment les systèmes de filtres qui doivent être, selon lui, « fabriqués totalement en Algérie », affirmant que « ce projet, actuellement en cours, sera concrétisé dans le court terme ». S’agissant des projets de 5 stations confiés à son entreprise, M. Boutabba a rassuré que « les travaux de réalisation de ces projets prévus dans 5 wilayas du littoral (Oran, Tipaza, Boumerdès, Béjaia et El Tarf) sont en cours et seront réceptionnés d’ici la fin 2024 ». 

Sabrina Aziouez

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