Aquaculture et pêche continentale à Annaba: Une classe de formation professionnelle pour les femmes rurales
Dans le cadre du développement des projets d’aquaculture et de pisciculture dans la wilaya d’Annaba, la direction de la pêche et des ressources halieutiques a créé une classe de formation professionnelle dédiée aux femmes rurales. Il faut noter que les femmes rurales dirigent de plus en plus souvent leurs propres entreprises. Mais leurs apports socio-économiques et leur potentiel de création d’entreprises demeurent largement inexploités voire méconnus. Cette situation souligne l’importance de leur offrir des opportunités de formation et de développement professionnel. D’où la pertinence de ce programme de formation, notamment au vu du franc succès qu’enregistre la production de miel et le secteur de l’apiculture, grâce au concours des femmes rurales et aux programmes de financement des ministères de l’agriculture et du développement rural ainsi que celui de la pêche et des ressources halieutiques. Les réussites enregistrées dans le domaine de l’apiculture démontrent le potentiel inexploité des femmes rurales dans d’autres secteurs comme l’aquaculture. Ainsi, tenant compte des capacités des femmes rurales et le potentiel de leurs activités dans le développement locale, la direction de la pêche s’est tournée vers cette frange de femmes actives. Ce programme d’aquaculture vise à garantir un taux de production piscicole annuelle plus ou moins fixe. Il permet également la création d’un équilibre avec la pêche traditionnelle. Cet équilibre aidera à modérer le niveau de la production de poissons dans les ports de pêche. L’objectif est de sauvegarder et de renforcer le rythme auquel la faune maritime se renouvelle, préservant ainsi les ressources naturelles de la région. Dans cet esprit, l’un des objectifs de l’aquaculture est de préserver et de contribuer à la reproduction des espèces de poissons du bassin méditerranéen, notamment la sardine, qui est le poisson le plus consommé en Algérie. Au-delà, l’approche vise, outre de répondre à la demande locale, à assurer la durabilité des réserves de poissons pour les générations futures. À ce jour, la wilaya d’Annaba accuse un retard important dans ce secteur par rapport aux autres wilayas du pays. Des wilayas comme Béchar, Aïn Témouchent, Sétif ou encore Tizi Ouzou, qui produisent des dizaines de milliers de tonnes de carpes annuellement et en sont déjà au stade de l’exportation. Cette disparité régionale souligne l’urgence de développer le secteur de l’aquaculture à Annaba, non seulement pour rattraper ce retard, mais aussi pour exploiter pleinement le potentiel économique et écologique de la région. D’où l’initiative de la création de cette classe de formation professionnelle pour les femmes rurales, dont l’apport dans le développement de la pêche continentale à l’intérieur des terres et des territoires agricoles d’Annaba est indéniable.
S. Chahine