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Prix de la sardine: Les raisons de la baisse

La récente baisse des prix de la sardine et autres poissons bleus sur les marchés algériens illustre parfaitement le principe économique fondamental de l’offre et de la demande. Selon Abderrahmane Hentour, directeur du contrôle des activités de la pêche au ministère de la Pêche et des Produits halieutiques, une amélioration continue et progressive de la production est à l’origine de cette tendance baissière observée dans plusieurs wilayas du pays.

Cette augmentation significative de l’offre s’est manifestée par des débarquements massifs dans plusieurs ports côtiers. Les wilayas d’Aïn Temouchent, Chlef, Tipaza, et dans une moindre mesure Alger et Boumerdès, ont enregistré des arrivages « très significatifs » de poissons bleus. L’exemple le plus frappant est celui d’Aïn Témouchent, où un débarquement record de 1 000 tonnes en une seule journée a été enregistré. Cette abondance soudaine a eu un effet domino sur toute la chaîne de commercialisation et de distribution. Les prix de la sardine, qui atteignaient auparavant des niveaux prohibitifs, ont chuté pour se situer dans une fourchette beaucoup plus accessible, entre 250 et 500 dinars le kilogramme. Cette baisse spectaculaire a naturellement stimulé la demande, créant un cercle vertueux propice à la stabilisation du marché. Les données du ministère corroborent cette analyse. Selon M. Hentour, une production mensuelle moyenne de poisson bleu comprise entre 3 000 et 7 000 tonnes permet de maintenir les prix dans une fourchette stable de 300 à 400 dinars le kilogramme. Cette corrélation directe entre volume de production et niveau des prix souligne l’importance cruciale d’une gestion efficace des ressources halieutiques pour garantir l’accessibilité de ces produits au plus grand nombre. L’impact positif de cette hausse de production ne se limite pas à la seule sardine. D’autres espèces de poissons bleus comme le bogue et le saurel bénéficient également de cette dynamique favorable. Ces espèces représentent collectivement 80% de la production halieutique annuelle en Algérie, estimée à environ 100 000 tonnes.

Cette évolution est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte initialement défavorable. La saison de pêche du poisson bleu, qui débute habituellement mi-mai, avait connu un retard cette année, faisant craindre une pénurie et une flambée des prix. La reprise vigoureuse de l’activité a non seulement compensé ce retard, mais a également créé les conditions d’un approvisionnement abondant du marché. Les autorités entendent capitaliser sur cette dynamique positive. Le ministère de la Pêche renforce sa coordination avec les services du commerce pour sécuriser les circuits de distribution et prévenir d’éventuels déséquilibres. Des brigades de contrôle mixtes ont été déployées pour veiller au bon fonctionnement de la chaîne logistique. Cette stratégie semble porter ses fruits, comme en témoignent les débarquements massifs enregistrés dans différents ports. À Ghazaouet (wilaya de Tlemcen), plus de 21 tonnes de poissons bleus ont été déchargées, avec des prix de la sardine oscillant entre 150 et 250 dinars. Le port de Mostaganem a quant à lui accueilli deux arrivages successifs de 52 et 75 tonnes, permettant de maintenir les prix entre 250 et 350 dinars. Cette abondance retrouvée est une aubaine pour les consommateurs algériens, qui voient enfin les prix de la sardine et autres poissons bleus redevenir abordables.

Sabrina Aziouez

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