Entre violence des colons et répression systématique: La Cisjordanie sous le joug de l’occupation
La situation en Cisjordanie occupée continue de se détériorer, marquée par une recrudescence alarmante des violences perpétrées par les colons sionisteset une répression accrue de la part de l’occupation. Les récents événements témoignent d’une escalade inquiétante qui menace non seulement la sécurité des Palestiniens, mais aussi leurs droits fondamentaux et leur accès aux services essentiels.
Un incident particulièrement choquant a eu lieu récemment dans l’est de la Cisjordanie, où des colons ont pris pour cible une école palestinienne. Selon Hassan Malihat, superviseur général de l’Organisation Al-Baidar pour la défense des droits des Bédouins, un groupe de colons a agressé des élèves et des enseignants de l’école de base arabe Al-Kaabna à Al-Marajat, au nord-ouest d’Ariha. Le ministère de l’Éducation palestinien a confirmé que l’armée d’occupation et les colons ont pris d’assaut l’établissement, intimidant le personnel et les élèves. Cet acte de violence gratuit envers des enfants et des éducateurs souligne la volonté délibérée de perturber le système éducatif palestinien et de priver les jeunes de leur droit à l’instruction.
Parallèlement à ces agressions, les autorités d’occupation poursuivent leur politique de colonisation et d’annexion de facto. À El-Qods-Est, l’armée d’occupation a récemment ordonné la démolition de 37 maisons et d’un établissement commercial dans le quartier de Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa. Ces démolitions s’inscrivent dans le cadre d’un plan plus large visant à « judaïser » la ville sainte et à construire une « rue de la colonisation ». Entre le 1er et le 8 septembre, pas moins de 307 démolitions ont été recensées dans le gouvernorat d’El-Qods, illustrant l’ampleur de cette politique de déplacement forcé des Palestiniens.
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a, pour sa part, tiré la sonnette d’alarme concernant l’impact des incursions militaires sur l’accès aux soins médicaux en Cisjordanie. Les attaques répétées contre le personnel de santé, les ambulances et les installations médicales entravent gravement la capacité de la population à recevoir des soins essentiels. À Jénine et Tulkarem, les blocus et le climat d’insécurité empêchent les patients d’accéder aux cliniques, tandis que les ambulances et le personnel soignant sont régulièrement pris pour cible. Cette situation met en péril la vie de nombreux Palestiniens, en particulier les plus vulnérables.
Depuis le début de l’agression génocidaire contre Ghaza le 7 octobre 2023, la violence en Cisjordanie a connu une escalade sans précédent. Selon le ministère palestinien de la Santé, 704 Palestiniens, dont 159 enfants, ont perdu la vie, et environ 5 700 ont été blessés. Les récentes incursions, décrites comme les plus intenses depuis 2002, ont fait 39 martyrs et 140 blessés en seulement quelques jours. Cette spirale de violence témoigne de l’impunité dont jouissent les forces d’occupation et les colons, encourageant de fait la poursuite de ces exactions. La mosquée Al-Aqsa fait l’objet de menaces croissantes de la part de groupes de colons extrémistes. Le président du Conseil national palestinien, Rawhi Fattouh, a mis en garde contre les plans dangereux visant à nuire à la mosquée et à modifier son statut. Ces provocations risquent d’enflammer une situation déjà explosive et de déclencher un conflit aux conséquences imprévisibles dans toute la région.
R.N.