Vers une hausse durable des cours du pétrole

Goldman Sachs et Bank of America misent sur une probable hausse des prix du pétrole dans les mois et années à venir. Cette perspective haussière repose sur une combinaison de facteurs à court terme et de tendances à long terme, suggérant que le marché pétrolier pourrait entrer dans une nouvelle phase caractérisée par une demande robuste et une offre sous contrainte.

Goldman Sachs et Bank of America convergent vers des prévisions haussières pour les prix du pétrole. Leurs analyses, bien que fondées sur des perspectives différentes, dessinent un avenir où le cours de l’or noir pourrait significativement s’apprécier, défiant les attentes actuelles du marché.

Goldman Sachs se montre particulièrement optimiste pour le court terme, prévoyant que le prix du Brent pourrait atteindre 77 dollars le baril dès le quatrième trimestre de cette année. Cette projection s’appuie sur une analyse minutieuse des dynamiques actuelles du marché pétrolier, identifiant une réduction attendue de l’offre mondiale d’environ 500 000 barils par jour, résultant d’une baisse de la production au Canada, d’un recul en Russie, et d’une réduction de l’extraction dans les champs de schiste aux États-Unis. Parallèlement, la banque anticipe une augmentation de la demande, particulièrement marquée en Chine et dans les pays de l’OCDE. L’analyse prend également en compte d’autres éléments susceptibles d’influencer les prix à la hausse, tels que les événements climatiques et les tensions géopolitiques. De son côté, Bank of America (BofA) adopte une perspective à plus long terme, mettant en lumière des tendances structurelles qui pourraient soutenir une hausse durable des prix du pétrole. BofA met en avant ce qu’elle appelle la « révolution de la productivité », portée notamment par les avancées en intelligence artificielle (IA). Selon la banque, cette révolution technologique aura des implications majeures sur la demande énergétique mondiale, entraînant une augmentation significative de la consommation d’énergie et une préférence pour des sources fiables comme le gaz naturel. Bank of America prévoit également une croissance du PIB mondial de 3,3% en 2024, ce qui devrait stimuler davantage la demande énergétique. Un point crucial de l’analyse de BofA est que cette augmentation de la demande dépasserait la capacité des énergies renouvelables à y répondre, exerçant ainsi une pression à la hausse sur les prix du pétrole. Bien que Goldman Sachs et Bank of America fondent leurs prévisions sur des horizons temporels et des facteurs différents, leurs conclusions convergent vers une même direction : une probable hausse des prix du pétrole dans les mois et années à venir. Les deux institutions s’accordent sur plusieurs points clés, notamment une offre sous pression, une demande en croissance, et l’impact potentiel des nouvelles technologies sur la consommation d’énergie. Leurs analyses suggèrent que le marché actuel pourrait sous-estimer le potentiel haussier du pétrole. Ces prévisions dessinent un avenir où les prix du pétrole pourraient non seulement se maintenir à des niveaux élevés, mais aussi dépasser les attentes actuelles du marché. Ces deux visions s’accordent sur le fait que, malgré les incertitudes économiques et les fluctuations géopolitiques, la demande d’énergie est appelée à croître, tirée à la fois par des facteurs traditionnels (offre limitée, demande chinoise) et des transformations structurelles (révolution technologique). Si Goldman Sachs mise principalement sur des facteurs d’offre et de demande à court terme, Bank of America insiste sur les mutations technologiques et les besoins énergétiques croissants de l’économie mondiale pour justifier ses prévisions à moyen et long terme.  Cette perspective haussière repose sur une combinaison de facteurs à court terme et de tendances à long terme, suggérant que le marché pétrolier pourrait entrer dans une nouvelle phase caractérisée par une demande robuste et une offre sous contrainte.

Sabrina Aziouez